Le ministre éthiopien de l’Eau, Habtamu Itefa, a annoncé l’achèvement de toutes les phases de construction et de remplissage du Grand Barrage de la Renaissance (GERD), affirmant que le pays se prépare à organiser une célébration nationale à la hauteur de cet accomplissement.
Dans une déclaration à la télévision publique, le ministre a souligné que ce barrage constitue un projet d’intégration régionale visant à promouvoir la coopération et le partage des bénéfices entre pays riverains, et non une source de conflit.
Il a assuré que la mise en service du barrage n’affectera pas les parts d’eau des pays en aval, mais permettra au contraire de réguler le flux hydrique et d’en faire bénéficier toutes les parties.
Habtamu Itefa a ajouté que l’Éthiopie a veillé, durant toutes les étapes, à ne léser aucun pays voisin, en partageant des informations avec le Soudan et en garantissant la continuité de l’écoulement des eaux.
Il a enfin appelé à éloigner ce dossier des polémiques politiques et à privilégier l’esprit de coopération dans l’intérêt des peuples de la région.
Réactions attendues de l’Égypte et du Soudan
- Égypte : Le Caire devrait adopter une position ferme, considérant le barrage comme une menace existentielle pour sa part historique du Nil (55,5 milliards m³ par an). L’Égypte poursuivra probablement ses pressions diplomatiques auprès du Conseil de sécurité et de l’Union africaine, tout en brandissant implicitement des options plus radicales en cas de menace directe à sa sécurité hydrique.
- Soudan : La position de Khartoum est plus nuancée. Le pays reconnaît les avantages d’une régulation du flux du Nil Bleu (réduction des crues, meilleure production d’électricité), mais reste préoccupé par l’absence d’un mécanisme de gestion partagée. Le Soudan pourrait insister sur des garanties techniques pour protéger ses propres barrages, notamment celui de Roseires.
- En résumé : L’achèvement du barrage sans accord juridiquement contraignant risque d’entretenir la méfiance et de faire du GERD un point de tension récurrent, tout en suscitant de nouvelles pressions internationales pour reprendre les négociations sous l’égide de l’Union africaine ou de médiateurs tiers.







