Dans une nouvelle tentative visant à instaurer la stabilité dans la région de l’Azawad au Mali, des représentants du Front de Libération de l’Azawad (FLA) et du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) se sont rencontrés afin de rapprocher leurs points de vue et d’aboutir à un accord sur plusieurs dossiers cruciaux.
Lors de cette réunion, le camp favorable au FLA, représenté par la Commission des Ulémas de l’Azawad affiliée au Front, a présenté un document exposant les grandes lignes de leur projet politique.
Ce document souligne l’acceptation par le FLA de l’application de la charia et le rejet du laïcisme, tout en mettant l’accent sur les intérêts du peuple malien du sud au nord, souffrant quotidiennement d’exactions en raison de son appartenance aux groupes islamistes.
De leur côté, les représentants du FLA ont demandé au GSIM de renoncer à son allégeance à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
En réponse, le GSIM a affirmé que cette allégeance n’était pas qu’un simple lien organisationnel, mais un engagement religieux qui ne saurait être abandonné sauf dans des circonstances exceptionnelles, telles que la chute du régime de Bamako et la mise en place de solutions alternatives pour un travail commun au service du destin du pays.
Selon des sources informées citées par Regards Africains, le document proposé par le FLA a reçu un accord de principe de la part du GSIM et est toujours en cours d’examen.
Le FLA a également pris pour exemple la Syrie, en mentionnant l’expérience d’Abou Mohammed al-Joulani, qui avait renoncé à son allégeance à Al-Qaïda pour privilégier les intérêts du peuple syrien et s’allier à des factions locales ayant des orientations politiques.
Les défis d’une alliance improbable
Commentant ces développements, Abdallah Al-Karili, journaliste et écrivain spécialisé dans les mouvements jihadistes, a déclaré que certains considèrent une fusion entre le FLA et le GSIM comme un scénario impossible. Cependant, Al-Karili estime que l’expérience de 2012, marquée par des règlements de comptes entre les mouvements de l’Azawad, résultait d’erreurs internes au sein d’Ansar Dine et des éléments d’Al-Qaïda.
Par ailleurs, Al-Karili a souligné l’existence d’un message enregistré d’Abou Moussab Abdel Wadoud, émir d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, envoyé au GSIM à Tombouctou. Ce message appelait à ne pas se précipiter pour se dévoiler et à laisser la place aux fronts nationaux. Il a ajouté que ces recommandations avaient été dissimulées pour des raisons encore floues, mais qui montrent l’importance de la patience et de la planification stratégique.
Al-Karili a ajouté que “le GSIM a tiré des leçons de ses erreurs lors de l’expérience de 2012, bien que les fronts n’aient pas changé leur vision régionale”.
Il a également noté que “l’influence mutuelle entre le GSIM et les fronts est évidente, en particulier après les mois passés par les dirigeants des fronts dans le désert, où ils ont fait face à une déception palpable loin de leurs illusions initiales”.
Un espoir de paix pour le Mali
Les observateurs espèrent que ces négociations aboutiront à des résultats concrets permettant aux parties concernées de conclure un accord mettant fin aux souffrances du peuple malien et rétablissant la stabilité dans la région.
