L’Union africaine (UA) intensifie ses efforts pour promouvoir un continent sans visa, alors que les dirigeants africains se réunissent pour le 38ᵉ Sommet de l’organisation.
En collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD), la Commission de l’Union africaine (CUA) exhorte les gouvernements à lever les restrictions de voyage qui freinent l’intégration régionale, le commerce et le développement économique.
Lors du Dialogue stratégique de haut niveau sur la circulation sans visa, tenu le 12 février, des responsables politiques et économiques ont dénoncé la contradiction entre les ambitions d’intégration africaine et la réalité selon laquelle de nombreux Africains ont toujours besoin de visas pour voyager à travers leur propre continent.
L’ambassadeur Albert Mudenda Muchanga, commissaire de l’UA chargé du développement économique, du commerce, du tourisme, de l’industrie et des minéraux, a souligné que ces restrictions constituent un frein majeur au commerce intra-africain.
Il a appelé les États à réévaluer les politiques existantes pour identifier les succès et les échecs en matière de mobilité.
L’UA met en place un programme pour favoriser la circulation sans visa en Afrique
L’Indice d’ouverture des visas en Afrique, une initiative conjointe de la BAD et de la CUA, révèle que malgré les cadres politiques tels que le Protocole de libre circulation de l’UA et l’Agenda 2063, les progrès restent limités.
Certains pays comme le Rwanda, la Gambie, les Seychelles, le Bénin et le Ghana ont adopté des politiques favorables à la libre circulation, mais la majorité des États africains imposent encore des restrictions strictes.
Selon Nnenna Nwabufo, vice-présidente de la BAD chargée du développement régional et de l’intégration, l’instauration d’une Afrique intégrée ne peut pas être laissée au hasard.
Elle exige une volonté politique forte et un engagement collectif pour démanteler ces barrières.
Aujourd’hui, plus de 50 % des pays africains exigent un visa pour la plupart des ressortissants du continent, limitant ainsi la migration de main-d’œuvre, les échanges commerciaux et l’innovation.
Pour Prudence Sebahizi, ministre rwandais du Commerce et de l’Industrie, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) ne peut atteindre son plein potentiel sans la libre circulation des personnes.
Face à ces défis, l’UA et la BAD ont annoncé le lancement du Visa-Free Roadshow 2025, une campagne visant à accélérer la suppression des visas en mettant en avant les réussites existantes et les avantages économiques de cette politique.
Alors que le sommet de l’UA se poursuit, la question de la libre circulation des personnes devrait rester un sujet central. Les dirigeants africains sont ainsi appelés à traduire leurs engagements politiques en actions concrètes pour permettre aux Africains de circuler librement sur leur continent.
