La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a fermé vendredi son camp à Sévaré, dans la région de Mopti, marquant ainsi la fin de sa présence dans les régions centrales du Mali.
Selon un communiqué de la Mission, cette fermeture, qui intervient après la clôture des bases d’Ogossagou et de Douentza, également dans le centre du Mali, s’inscrit dans le cadre de la deuxième phase du processus de retrait de la Mission. Les derniers personnels de la Mission, tant civils que militaires, encore présents sur place ont quitté le camp de Sévaré dans l’après-midi.
La cérémonie de fermeture de l’emprise de Sévaré a donné lieu à la signature, par le Gouverneur de la région de Mopti, Abass Dembélé, et par le chef par intérim du bureau régional de la MINUSMA, Jens Kristensen, de documents portant sur l’état du camp, qui est pleinement fonctionnel, ainsi que sur le respect des règles environnementales des Nations unies et d’autres aspects connexes. Elle a vu la participation du Secrétaire général adjoint à l’Appui opérationnel des Nations unies, Atul Khare, et du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali et chef de la MINUSMA, El-Ghassim Wane.
La MINUSMA a joué un rôle crucial dans l’entreprise de stabilisation des régions centrales du Mali. De concert avec les structures maliennes compétentes, y compris les Équipes régionales d’appui à la réconciliation, et des acteurs de la société civile, elle a facilité la conclusion de plusieurs accords de paix locaux et soutenu de nombreuses activités de promotion de la cohésion sociale, et ce depuis 2019, date à laquelle le Conseil de sécurité a fait de l’appui à la stabilisation des régions du centre la deuxième priorité stratégique de la Mission.
La MINUSMA a également largement contribué à la création d’opportunités socio-économiques en faveur des communautés locales, finançant de multiples projets dans des domaines aussi variés que l’éducation, la santé, la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau. De même, elle a contribué à la réhabilitation d’infrastructures diverses, y compris des ponts le long de la route nationale 15 (route du poisson) reliant Sévaré à Bandiagara et, au-delà, au Burkina Faso, ainsi qu’à la construction et à l’équipement de bureaux, en appui à la restauration de l’autorité de l’Etat, et en faveur de segments spécifiques de la population, notamment les jeunes et les femmes.
Tout au long de sa présence dans les régions du centre, la MINUSMA a fait de la protection des civils un axe prioritaire de son action, tant à travers la conduite régulière des patrouilles qu’à travers l’établissement de bases opérationnelles temporaires, comme celle qui a permis, à partir de 2020, d’aider à la sécurisation des populations vivant dans la localité d’Ogossagou et ses environs et de poser les jalons d’une réconciliation durable entre les communautés concernées. La Mission s’est également fortement investie dans la protection d’infrastructures, tels les ponts situés le long de l’axe Sévaré-Bandiagara, qui sont essentiels à la vie économique et à la préservation des moyens de subsistance des communautés locales, et dans l’appui à la restauration de l’autorité de l’Etat.
Un accent particulier a également été mis sur le renforcement des capacités d’acteurs étatiques, qu’il s’agisse des autorités administratives déconcentrées ou des collectivités territoriales, et de la société civile. Dans ce cadre, la Mission a organisé nombre d’ateliers de formation en différents domaines, y compris les droits de l’homme, la justice, la gestion administrative et bien d’autres aspects.
D’ici à fin décembre 2023, les personnels restants de la MINUSMA quitteront le Mali, concluant ainsi le retrait de la Mission tel que mandaté par le Conseil de sécurité après la demande faite à cet effet par les autorités maliennes. À partir du 1er janvier 2024, s’ouvrira une phase dite de liquidation.