Le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), regroupant les principaux groupes armés maliens du nord a déclaré qu’il adopterait « dorénavant toutes mesures de légitime défense contre les forces de cette junte partout sur l’ensemble du territoire de l’Azawad ».
Cette décision se justifie selon la plateforme par les « toutes les actions unilatéralement posées par la junte au pouvoir à Bamako et qui sont fondamentalement contraires à l’esprit et à la lettre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger signé en 2015 ».
Pour rappel, le CSP-PSD indique que depuis bientôt huit mois, il n’a cessé de porter à la connaissance de la Médiation Internationale, notamment à son chef de file l’Algérie, toutes ces actions, notamment la promulgation d’une nouvelle Constitution du Mali et le bombardement d’une base des Forces de la Plateforme à Afalwlaw (Gao) le 8 Septembre 2023.
Dans un communiqué rendu public dimanche dont la rédaction a obtenu copie, le CSP-PSD dit avoir respectivement écrit les 28 Juin et le 1er Aout 2023 au Conseil de Sécurité de l’ONU au sujet de la décision du retrait du Mali avant le 31 Décembre 2023 de la MINUSMA et des inquiétudes que son départ pose.
Et ce, dans le but de prévenir la reprise des hostilités entre les parties signataires.
Dans sa dernière correspondance, le CSP-PSD a demandé au Conseil de Sécurité des Nations Unies d’examiner les implications de ce retrait en matière de sécurité et de respect du cessez-le-feu convenu le 23 mai 2014, notamment aux graves risques liés au transfert des emprises actuelles de la MINUSMA afin d’éviter la remise en cause des arrangements sécuritaires qui garantissent le respect dudit Cessez-le-feu, entériné par la signature de l’APR en 2015.
Le CSP-PSD, précise clairement que son objectif n’est point la question des emprises en tant que telles mais plus largement le contrôle des zones qui lui sont attribuées par les arrangements sécuritaires de 2014, au sein desquelles la MINUSMA s’est installées dans le cadre de sa mission.
Partant des déclarations de la junte au pouvoir à Bamako et des faits accomplis, le CSP-PSD conclut que cette dernière prétexte la décision de retrait de la mission onusienne de ces dites zones pour les occuper en violation du cessez-le feu et des dispositions de l’APR issu du Processus d’Alger sur les conditions et le plan de redéploiement des forces dans l’Azawad.
Selon la plateforme, l’Armée malienne soutenue par des paramilitaires de la milice Wagner a pris d’assaut le 13 Aout 2023l’emprise onusienne dans la localité de Ber, sans aucune forme de considération aux dispositions des arrangements sécuritaires en vigueur. Profitant du repli stratégique des forces de la CMA afin d’éviter aux populations des bombardements aériens engagés, les forces maliennes et leur partenaire occupèrent entièrement la localité avec tout le lot de violations, de saccages, d’arrestations arbitraires, d’exécutions sommaires perpétrés sur des civils.
Le CSP-PSD rappelle également dans son communiqué qu’il n’a à aucun moment demandé à la MINUSMA la rétrocession des emprises installées sur des zones qu’elle contrôlait au moment de son déploiement, mais de se retirer tout simplement à défaut de conclure un compromis entre le parties signataires.
« Nous notons également que libre champ est ainsi laissé au groupe terroriste de Wagner, partenaire des FAMa, l’opportunité d’utiliser des installations stratégiques construites aux frais des Nations Unies et principalement d’Etats ayant classés cette société privée de mercenariat sur la liste noire des organisations terroristes », lit-on dans le document signé par le président du CPS-PSD, Alghabass Ag Intalla.
Le CSP-PSD appelle les populations civiles à s’éloigner au maximum des installations, mouvements et activités militaires et les rassure que ses forces feront de la sécurisation des personnes et de leurs biens leur priorité contre toutes sortes de menaces.