Au moins 20 agents de santé ont été infectés alors que le Nigeria lutte contre une épidémie aggravée de fièvre de Lassa, avec 118 décès enregistrés au premier trimestre 2025, a annoncé le Centre nigérian de contrôle et de prévention des maladies (NCDC).
Dans un communiqué publié dimanche sur son site officiel, le NCDC a indiqué qu’entre janvier et mars, 3 465 cas suspects avaient été signalés dans 91 zones de gouvernement local réparties sur 33 États, dont 645 cas confirmés.
Le taux de létalité (CFR) s’élève à 18,3 %, soulignant la gravité de l’épidémie.
L’infection du personnel de santé en première ligne reste une préoccupation majeure, l’État d’Ondo enregistrant le plus grand nombre de cas (huit), suivi de Bauchi (quatre), Taraba (deux), Gombe (deux) et un cas chacun dans les États d’Edo, Ebonyi, Benue et Ogun.
En réponse, le NCDC a déployé des équipes d’intervention rapide dans 10 États à forte incidence—Kogi, Plateau, Ondo, Edo, Bauchi, Ebonyi, Taraba, Benue, Gombe et Nasarawa—pour soutenir les efforts de gestion locale de l’épidémie.
En raison de l’évolution de la situation, les équipes déployées dans les États d’Edo et de Taraba ont vu leur mission prolongée respectivement de 10 et 7 jours.
Le NCDC a également activé le Centre national des opérations d’urgence pour la fièvre de Lassa (LF-EOC) au niveau de réponse 2 afin de renforcer la coordination entre les autorités fédérales et étatiques, les gouvernements locaux et les partenaires au développement.
Par ailleurs, l’agence a distribué des fournitures médicales essentielles, notamment des équipements de protection individuelle et des médicaments de traitement, aux États touchés.
Malgré ces mesures, plusieurs défis entravent les efforts de réponse : le retard dans la détection des cas en raison d’une surveillance insuffisante au niveau communautaire, le manque de ressources pour le traitement, le suivi des contacts et la recherche active des cas, ainsi que des pénuries de personnel dans les centres de soins.
De plus, de nombreux patients consultent tardivement après avoir tenté l’automédication ou eu recours à des remèdes traditionnels avant de se rendre à l’hôpital.
Le Directeur général du NCDC, le Dr Jide Idris, a exhorté les gouvernements des États à fournir un soutien financier au traitement de la fièvre de Lassa et a appelé le secteur privé à contribuer en fournissant des ressources médicales et en soutenant les campagnes de sensibilisation à la santé publique.
Il a souligné que bien que le NCDC et les autorités locales dirigent les efforts de lutte contre l’épidémie, la prévention de la fièvre de Lassa nécessite l’engagement de tous les Nigérians.
« La prévention commence au niveau individuel. Nous appelons les citoyens à maintenir une bonne hygiène environnementale, à conserver correctement les aliments et à empêcher l’entrée des rongeurs dans leurs habitations », a-t-il déclaré.
Il a également conseillé aux agents de santé d’adhérer strictement aux mesures de prévention et de contrôle des infections (PCI) pour se protéger lors du traitement des cas suspects.
« Avec la propagation continue de l’épidémie, les autorités luttent contre la montre pour contenir le virus et réduire la mortalité dans les mois à venir », a-t-il ajouté.
La fièvre de Lassa est une maladie virale hémorragique transmise principalement par contact avec l’urine ou les excréments de rats infectés. Elle peut également se propager d’une personne à l’autre par les fluides corporels, les objets contaminés ou le matériel médical infecté.
Les symptômes incluent fièvre, maux de gorge, maux de tête, vomissements, douleurs musculaires et, dans les cas graves, des hémorragies.
