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GAIA Afrique en colère contre le déversement de vêtements d’occasion en Afrique

L’Alliance mondiale contre l’incinération (GAIA Afrique) a appelé à l’interdiction des importations de vêtements de seconde main ingérables, qui ne peuvent être ni réutilisés, ni réaffectés, ni recyclés en Afrique.

Cet appel a été lancé dans une déclaration de Carissa Marnce, coordinatrice des communications pour GAIA Afrique, à l’occasion de la Journée mondiale du Zéro Déchet 2025, célébrée lundi à Lagos.

Selon le communiqué, les déchets textiles ont un impact dévastateur sur les communautés africaines. L’industrie de la mode génère 92 millions de tonnes de déchets textiles par an, dont une grande partie finit dans les pays du Sud.

Par exemple, le marché de Kantamanto, au Ghana, est devenu un centre névralgique du commerce des vêtements d’occasion, avec environ 15 millions d’articles importés chaque année, communément appelés “Obroni Wawu” ou “les vêtements du Blanc mort”.

“Malheureusement, la plupart de ces vêtements sont de si mauvaise qualité qu’ils sont immédiatement jetés.

“Ces déchets remplissent les décharges, obstruent les cours d’eau et polluent l’environnement, tout en sapant l’industrie textile locale et les économies durables”, indique le communiqué.

Le thème de 2025, “Vers le Zéro Déchet dans la Mode et le Textile”, met en lumière la face cachée de l’industrie mondiale de la mode, qui produit des quantités excessives de déchets finissant souvent par polluer les nations africaines.

L’alliance exhorte les marques de mode à assumer la responsabilité des déchets qu’elles génèrent et à garantir des solutions durables pour la fin de vie des textiles.

Elle appelle également à des investissements dans les industries textiles locales pour soutenir la production textile africaine, à travers des politiques favorisant la qualité, la durabilité et l’économie circulaire.

L’organisation encourage aussi les consommateurs du monde entier à s’éloigner de la mode éphémère et à adopter des choix vestimentaires durables.

GAIA Afrique exhorte les gouvernements africains, les décideurs politiques et les citoyens à rejeter le colonialisme des déchets, qui menace l’environnement du continent, et à bâtir une industrie de la mode respectueuse des populations et de la planète.

“L’Afrique ne peut pas devenir une décharge pour les déchets de la fast fashion”, a déclaré Desmond Alugnoa, responsable du programme Zéro Déchet et Climat de GAIA Afrique au Ghana.

“Ce n’est pas de la charité, c’est du colonialisme des déchets. Nous refusons d’être la décharge du monde.

“Nous exigeons des politiques urgentes pour stopper l’exportation de déchets textiles ingérables vers l’Afrique et pour obliger les entreprises à assumer l’entière responsabilité du cycle de vie de leurs produits”.

Jacob Johnson Attakpah, responsable du programme Villes Zéro Déchet de l’Organisation de la Jeunesse Verte d’Afrique (GAYO) au Ghana, a également affirmé :

“L’Afrique refuse d’être le réceptacle des déchets textiles, en particulier ceux provenant de l’Occident, car nos systèmes ne peuvent pas les gérer. Mais même s’ils le pouvaient, il est inacceptable de produire des déchets qu’on ne peut pas traiter.”

*“L’industrie de la mode doit adopter un design circulaire, un approvisionnement responsable et des méthodes innovantes de recyclage pour atteindre un véritable zéro déchet.

“En cette Journée internationale du Zéro Déchet, nous devons promouvoir un changement systémique qui privilégie la durabilité à la culture du jetable de la fast fashion.”

De son côté, Nirere Sadrach, fondateur et leader de l’organisation End Plastic Pollution (EPP) en Ouganda, a dénoncé l’afflux massif de vêtements de seconde main importés, contribuant à la crise des déchets textiles.

*“Ceux qui commercent ces vêtements d’occasion prétendent qu’ils sont abordables pour tous.

“Mais ils ignorent le coût énorme des déchets qu’ils génèrent, car ces textiles sont utilisés pendant une courte période avant d’être jetés”.

Sadrach a également souligné que certains pays du Nord utilisaient ce commerce comme un moyen d’exporter leurs déchets vers les nations plus pauvres, pratiquant ainsi un nouveau type de colonialisme des déchets.

*“De plus, les entreprises qui fabriquent ces articles dans les pays riches pour une première utilisation feignent d’ignorer les dégâts qu’elles causent.

“Elles semblent loin d’assumer leur responsabilité face aux problèmes de déchets engendrés par leurs produits, lorsqu’ils sont revendus en seconde main dans les pays plus pauvres.”

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