Dans son profond engagement envers la protection des droits de l’homme et la promotion de la justice l’Organisation Imouhagh international des droits de l’homme a présenté son rapport annuel pour l’année 2023.
L’Organisation Imouhagh International des Droits de l’Homme (Imouhagh International), en tant qu’entité non gouvernementale dédiée à la protection des droits humains, a minutieusement observé et consigné une série de transgressions sans précédent survenues au cours de l’année 2023 dans les pays africains du Sahel et du Sahara. Parmi ces nations figurent le Mali, le Nigeria, la Libye et le Burkina Faso.
Au cours de l’année 2023, Imouhagh International a concentré ses efforts de surveillance sur les pays susmentionnés, où des violations flagrantes des droits humains ont été identifiées et documentées. Ces violations englobent divers domaines, mettant en lumière des préoccupations sérieuses quant au respect des droits fondamentaux dans la région.
Dans ce rapport de plusieurs pages, l’organisation compte mettre la lumière sur la triste réalité des droits de l’homme bafoués en République du Mali. Ces manquements sont clairement un problème sérieux et alarmant, exigeant une action immédiate et déterminée de la part de la communauté internationale. Il est impératif que le gouvernement malien et la communauté internationale se mettent aussitôt au travail pour stopper ces violations et faire triompher la justice. Ce rapport indique que depuis l’arrivée des militaires au pouvoir le Mali a été témoin d’une série de violations flagrantes des droits de l’homme. L’armée malienne jouit de larges pouvoirs et est exemptée de toute responsabilité. Elle a exploité cette situation pour cibler des civils et commettre des meurtres, des actes de torture et des arrestations arbitraires. Les groupes ethniques et nomades arabe, touareg et peul sont particulièrement visés et font l’objet d’assassinats, d’arrestations et de pillages. L’armée malienne a profité du couvert de la lutte contre le terrorisme pour cibler ces civils de la région de Mopti et des régions du nord.
Ces violences et exactions militaires se manifestent par des attaques meurtrières, où tout individu se trouvant sur leur passage est tué, des pillages systématiques des propriétés et la destruction délibérée des réservoirs d’eau, rendant la vie insoutenable dans de nombreuses communautés. De surcroît, l’armée procède fréquemment à des arrestations arbitraires de notables ou de leurs fils, imposant ultérieurement d’importantes rançons dans des délais stricts. En cas de non-paiement, l’otage est injustement accusé de terrorisme, et la réponse de l’armée peut aller jusqu’à l’exécution sommaire ou l’incarcération sous des conditions de torture, sans la tenue d’un procès équitable. Cette pratique systématique de représailles non seulement ébranle la confiance envers les forces de sécurité, mais porte également atteinte aux principes fondamentaux de justice et de respect des droits de l’homme.
L’intrusion violente du groupe paramilitaire Wagner, motivé par des intérêts financiers et une soif de violence inégalée a donné naissance à une machine de guerre sans scrupules, indifférente aux distinctions de genre et d’âge, ayant pour objectif d’expulser de leurs terres tous les nomades (Touaregs, Arabes et Peuls). Les opérations conjointes de l’armée malienne et des mercenaires de Wagner ciblent spécifiquement les villages du nord du Mali et leurs environs, profitant des marchés hebdomadaires pour semer le chaos. Les villages et villes de la région de Tombouctou, notamment « Gouandam » et « Gargando », sont témoins de vengeances brutales orchestrées par l’armée malienne et les mercenaires de Wagner.
Certains villages ont été le théâtre de massacres impitoyables, tels qu’à Ersan et Tadaloq, où les assaillants ont décimé la population locale, incendié les habitations, et miné les cadavres ainsi que les entrepôts. Chaque acte macabre est minutieusement orchestré dans le but de semer terreur et panique, forçant les habitants à fuir leurs terres. Des milliers de familles ont trouvé refuge dans le sud de l’Algérie, où les autorités locales ont malheureusement négligé de les traiter comme des réfugiés, laissant ces personnes dans une situation extrêmement précaire après avoir abandonné tout ce qu’elles possédaient.
Les violations des droits de l’homme au Burkina Faso ont émergé, démontrées avec preuves. Le gouvernement de ce pays finance des milices affiliées à des communautés hostiles envers les tribus musulmanes de la région. Ces milices, bénéficiant d’un soutien en armement, opèrent en toute impunité contre des villages musulmans. Ces groupes armés ont perpétré une série de délits incluant meurtres, agressions physiques et déplacements forcés. Un massacre particulièrement tragique a été consigné dans les villages de « Fitogoli » et « Houkoulor » en décembre de l’année dernière, où 218 personnes, comprenant femmes, enfants, nourrissons et personnes âgées, ont été cruellement assassinées.
Quant au Nigeria, La région de Maidougouri, est témoin de violations constantes des droits humains perpétrées par l’armée sous couvert de lutte contre le terrorisme. L’armée tue régulièrement des civils, suscitant des inquiétudes quant à la force excessive et aux homicides illégaux. Les politiques de sécurité et les mesures prises pour garantir le respect des droits de l’homme dans la lutte contre le terrorisme doivent être revues.
Imouhagh International a également enregistré de nombreuses violations des droits humains au Niger, en Algérie et en Libye, notamment l’utilisation abusive des lois antiterroristes, les arrestations arbitraires et l’augmentation du nombre de personnes détenues en raison de leurs opinions politiques. Mais surtout la situation en Libye est particulièrement préoccupante en raison des restrictions imposées à la liberté de la presse, à la liberté d’expression et d’opinion, des pratiques discriminatoires et de violations des droits à l’encontre de certaines minorités, notamment les touaregs.
A la fin de son rapport, l’organisation Imouhagh International a formulé des recommandations dont entres autres :
1. Intervention urgente pour mettre fin aux violations et protéger les résidents sans défense.
2. Obtenir justice et poursuivre les responsables des crimes commis.
3. Fournir une aide humanitaire et des secours aux victimes et aux personnes déplacées.
4. Promouvoir le dialogue et la négociation pour résoudre les conflits existants dans la région.
5. Renforcer les efforts internationaux pour parvenir à une solution politique globale et durable à la crise.
6. Lancer sans délai des enquêtes approfondies sur les violations perpétrées au Burkina Faso et au Nigéria, exiger des comptes des responsables pour assurer la justice et mettre fin au cycle récurrent de violence.
7. Réévaluer les politiques de sécurité et les mesures anti-terroristes, en veillant à respecter les droits de l’homme et à éviter tout recours excessif à la force contre les civils.
8. Exiger du personnel militaire burkinabè et nigérian le strict respect des normes du droit international humanitaire pour assurer la protection des civils.
9. Favoriser activement le renforcement de la coopération régionale et internationale pour lutter contre les groupes jihadistes, encourager l’échange d’informations et d’expériences.
10. Intensifier le dialogue et la compréhension entre les communautés, promouvant ainsi la réduction des conflits et limitant les tensions sectaires et ethniques dans la région.
11. Mettre en place des mesures pour contrôler l’utilisation abusive des lois antiterroristes par les gouvernements, garantissant ainsi le respect des droits de l’homme et des libertés civiles.
12. Appuyer et encourager activement le soutien international et humanitaire aux victimes ainsi qu’aux communautés touchées par les groupes djihadistes et les violences sectaires.
13. Impliquer de manière proactive la communauté internationale dans la résolution de la crise, en offrant un soutien complet aux initiatives de développement et de stabilité dans la région.