Par notre correspondant à Mopti – Perceptions Africaines
Dans un village reculé près de Mopti, Fatoumata, 38 ans, s’appuie contre un arbre desséché. Elle serre son bébé d’un an contre elle et murmure : « Nous avons fui la nuit… Nous n’avons rien pris, juste nos vies et quelques photos dans un sac troué. »
Fatoumata fait partie des centaines de familles ayant fui les violences des groupes armés au Burkina Faso. Aujourd’hui, elles cherchent un refuge, un peu de nourriture… un peu d’espoir.
Une fuite sous la terreur
Les régions de Mopti et Bandiagara connaissent une arrivée massive de déplacés fuyant les villages frontaliers du Burkina Faso. Les témoignages parlent d’attaques brutales : maisons incendiées, exécutions sommaires, communautés entières rayées de la carte.
« Ils tiraient sur tout ce qui bougeait. J’ai vu mes voisins mourir devant moi », raconte Bamba, un homme de cinquante ans qui a rejoint le Mali à pied avec sa famille.
Le Mali, pays d’accueil éprouvé
Déjà confronté à ses propres crises, le Mali accueille plus de 100 000 réfugiés. La sécurité y est précaire, la nourriture manque, et les déplacés s’entassent dans des camps improvisés.
« Pas de nourriture, pas de médicaments, et nos enfants dorment à même le sol », ajoute Fatoumata, le regard perdu dans le vide.
Une crise enracinée dans la région
Depuis 2015, le Burkina Faso est en proie à une insécurité grandissante liée aux groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Deux millions de personnes y sont déplacées. La crise s’étend aujourd’hui aux pays voisins, menaçant toute la région du Sahel.
Un appel ignoré ?
Les ONG et l’ONU appellent à une réponse internationale urgente. Mais les financements restent insuffisants. Pendant ce temps, les plus vulnérables continuent de souffrir.
« Nous voulons juste la paix, l’école pour nos enfants, et vivre comme des êtres humains », conclut Fatoumata.
Le monde écoutera-t-il sa voix avant qu’il ne soit trop tard ?
