À une époque marquée par une montée alarmante des coups d’État militaires en Afrique de l’Ouest, la voix d’Oumar Moctar Alansary s’impose avec une clarté et une force remarquables. Figure politique nigérienne et cadre influent du Parti du Renouveau Démocratique et Républicain (RDR-Tchanji), Alansary incarne une résistance résolue contre la confiscation du pouvoir par les armes.
Son influence dépasse aujourd’hui les frontières nigériennes, comme en témoigne sa récente citation par le Africa Defense Forum (ADF), publication officielle de l’AFRICOM – le commandement américain pour l’Afrique. Dans son numéro d’août 2023, le magazine met en lumière un post percutant d’Alansary publié sur X (anciennement Twitter), dans lequel il dénonce l’hypocrisie des putschistes :
« Le conseil militaire prétend qu’il s’est retourné contre le régime du parti au pouvoir à cause de la détérioration de la situation sécuritaire, comme si la sécurité n’était pas entre leurs mains auparavant. »
Une déclaration concise mais d’une puissance analytique rare. En une phrase, Alansarydévoile l’absurdité des justifications avancées par les militaires pour renverser un gouvernement démocratiquement élu. Il démontre que ces juntes, souvent issues du même système défaillant, cherchent à s’auto-exonérer d’un échec dont elles sont elles-mêmes responsables.
Cette reconnaissance par l’ADF n’est pas anodine. Elle consacre Oumar Moctar Alansarycomme un acteur de poids dans le débat politique régional et international. Là où d’autres opposants hésitent ou se murent dans le silence, lui choisit l’affrontement verbal, l’analyse rigoureuse et le courage politique. Son engagement est relayé par des médias majeurs tels que Al Jazeera, Al-Araby Al-Jadeed, BBC, RFI et France 24, qui voient en lui une voix crédible et constante contre la militarisation du pouvoir.
Mais ce qui distingue véritablement Alansary, c’est son usage stratégique du numérique. Il a transformé les réseaux sociaux – et notamment X – en une tribune citoyenne, où il exprime sans détour une vision d’un Sahel démocratique, juste et souverain. Pour lui, la solution aux crises que traversent le Niger, le Mali ou le Burkina Faso ne réside pas dans les baïonnettes, mais dans le renforcement des institutions, la transparence de la gouvernance, et la légitimité populaire.
La décision de l’ADF de citer ses propos, au lieu de ceux de figures plus établies comme Mahamane Ousmane, souligne l’impact réel d’Alansary dans le façonnement de l’opinion publique. Il n’est pas un simple opposant marginal, mais un leader d’opinion, un faiseur de récit, dont la parole est devenue un point de repère dans un contexte régional en ébullition.
En définitive, Oumar Moctar Alansary se présente aujourd’hui comme une lueur d’espoir pour les peuples du Sahel. Sa voix transcende les barrières linguistiques et géographiques pour rappeler une vérité essentielle : la démocratie n’est pas un luxe importé, mais une exigence locale, un rempart contre le chaos et une voie vers la dignité collective. Face aux putschs, il oppose la conviction. Face à la peur, il offre la parole. Et face au silence imposé, il crie haut et fort : le pouvoir au peuple, pas aux armes
