La région du Sahel africain connaît une transformation géopolitique accélérée, marquée par un réalignement des partenariats internationaux et régionaux. Alors que l’influence française décline, de nouveaux acteurs, notamment la Russie, prennent une place croissante dans les stratégies de sécurité et de développement des pays sahéliens.
De la domination française à l’ouverture vers Moscou
Pendant des décennies, la France a exercé un rôle sécuritaire central au Sahel, notamment à travers ses opérations militaires contre les groupes armés. Mais cette présence, de plus en plus contestée, a conduit le Mali, le Niger et le Burkina Faso à rompre avec Paris et à chercher des alliances alternatives.
Ce lundi, une rencontre marquante s’est tenue à Moscou entre les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des États du Sahel (AES) et leurs homologues russes. Au cœur des discussions : le renforcement de la coopération militaire, la fourniture d’armement et la formation des forces locales.
De nouvelles dynamiques régionales
Le retrait des trois pays de la CEDEAO et la formation de l’Alliance du Liptako-Gourma illustrent une volonté de repenser les cadres de coopération régionale. Ce mouvement reflète une quête d’autonomie stratégique et une volonté de rompre avec les structures jugées inefficaces.
Des puissances régionales en embuscade
Le Maroc, l’Algérie et la Turquie apparaissent comme des acteurs montants. Le Maroc promeut une initiative atlantique visant à connecter les pays sahéliens à l’océan Atlantique. L’Algérie cherche à approfondir ses liens économiques avec ses voisins, malgré ses tensions avec le Mali. La Turquie, quant à elle, étend son influence à travers une coopération militaire et économique dynamique.
L’avancée russe en Afrique
Profitant du désengagement occidental et du mécontentement populaire, la Russie avance ses pions. Avec des accords de sécurité bilatéraux et un discours anti-impérialiste, Moscou séduit les régimes militaires sahéliens en quête de nouveaux alliés.
Conclusion
Le Sahel est à la croisée des chemins. Face aux défis sécuritaires et humanitaires persistants, la région opère une réorientation stratégique majeure. Le déclin de l’influence française et la montée de nouveaux partenaires, dont la Russie, signalent le début d’une nouvelle ère géopolitique en Afrique de l’Ouest
