Connect with us

Hi, what are you looking for?

Africa

L’OMS soutient les pays dans l’atténuation des impacts sanitaires des coupes budgétaires

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a réaffirmé son engagement à soutenir les pays dans leurs efforts pour atténuer les effets sanitaires causés par des réductions de financement soudaines et non planifiées.

Le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a fait cette déclaration jeudi lors d’une conférence de presse en ligne consacrée aux enjeux mondiaux de la santé.

« Lors de notre dernier point presse, j’ai évoqué l’impact des récentes coupes budgétaires sur la santé mondiale. Depuis, l’OMS a recueilli les retours de plus de 100 pays afin de mieux comprendre les effets de ces réductions et le type de soutien dont ces pays ont besoin pour y faire face », a-t-il déclaré.

Les résultats ont révélé de graves perturbations des services de santé dans près des trois quarts des pays interrogés, et un quart d’entre eux ont signalé la fermeture de centres de santé. De plus, l’OMS a observé une augmentation des dépenses de santé à la charge des ménages dans un quart des pays.

« Nous constatons des pertes d’emplois parmi les personnels de santé, des perturbations dans les systèmes d’information, ainsi que des pénuries de médicaments et de produits de santé. En réponse, les pays révisent leurs budgets, réduisent les coûts et renforcent les efforts de collecte de fonds et de partenariat. »

Le Dr Ghebreyesus a précisé que l’OMS travaille depuis des années avec les pays pour les aider à passer d’une dépendance à l’aide extérieure à une autonomie durable fondée sur les ressources nationales.

Il a donné l’exemple de l’Afrique du Sud, dont le parlement a approuvé un financement supplémentaire de 1,5 milliard de dollars pour le budget santé de 2025. Le Nigeria, quant à lui, a alloué 200 millions de dollars supplémentaires à la santé dans son budget 2025, et le ministère kényan de la Santé a demandé 250 millions de dollars supplémentaires au Trésor national pour soutenir les services de santé. Le Ghana prend également des mesures pour combler le déficit de financement de son secteur de la santé.

Ghebreyesus a indiqué que plusieurs pays demandaient l’assistance de l’OMS en matière de financement innovant et de soutien technique spécialisé, et que l’organisation s’efforçait de répondre à ces besoins.

Il a présenté plusieurs principes clés que l’OMS recommande aux pays d’adopter en cette période difficile :

  • Donner la priorité aux plus pauvres et éviter que les ménages ne soient accablés par des dépenses de santé ruineuses.
  • Protéger les budgets de santé et résister aux réductions des dépenses publiques dans ce domaine.
  • Canaliser les fonds des bailleurs à travers les budgets nationaux, en les alignant sur les priorités nationales et en adoptant une approche unifiée : « un plan, un budget, un rapport ».
  • Éviter de supprimer des services ou de fermer des structures en compensant les impacts par des gains d’efficacité dans les systèmes de santé, comme l’amélioration des achats, la réduction des coûts généraux, et la mutualisation des achats.

Le Dr Ghebreyesus a également mentionné des outils que les pays peuvent utiliser pour générer de nouvelles sources de revenus. À court terme, il a suggéré d’introduire ou d’augmenter les taxes sur les produits nocifs pour la santé, tels que le tabac, l’alcool et les boissons sucrées.

« Des pays comme la Colombie, la Gambie, les Philippines, l’Afrique du Sud, le Sri Lanka, le Timor oriental et la Thaïlande ont introduit de telles taxes ces dernières années, constatant une baisse de la consommation et une augmentation des recettes. »

À plus long terme, Ghebreyesus a recommandé aux pays n’ayant pas de système d’assurance maladie sociale ou communautaire d’en instaurer un. « Ce système permet aux individus ou aux familles de contribuer par de petites sommes à un fonds qui finance les services de santé. »

Il a toutefois reconnu que ces mesures peuvent ne pas convenir à tous les pays, notamment ceux dont la collecte fiscale est faible ou dont l’économie informelle est importante. Ces pays auraient besoin de prêts importants à taux préférentiels de la part des banques de développement, et l’OMS collabore avec eux pour trouver les solutions les plus appropriées.

Début avril, l’OMS a réuni plus de 350 experts de 15 pays pour tester une nouvelle initiative visant à mobiliser et connecter les compétences en santé lors des urgences. Cet exercice de deux jours, appelé « Polaris », a testé le Corps mondial d’urgence sanitaire de l’OMS, un cadre destiné à renforcer les effectifs sanitaires d’urgence dans les pays et à améliorer la coopération internationale en temps de crise.

« L’exercice simulait une épidémie d’un virus fictif se propageant à l’échelle mondiale et a offert une opportunité rare aux gouvernements de tester leur niveau de préparation dans un contexte réaliste. »

Le Dr Ghebreyesus a indiqué que l’exercice avait démontré une capacité réussie de partage rapide d’informations et de réponses d’urgence, mais avait aussi mis en lumière des domaines à améliorer, tels que le renforcement des liens entre les experts techniques.

« Cet exercice a confirmé la nécessité pour tous les pays de continuer à investir dans leurs effectifs de santé d’urgence et dans des mécanismes évolutifs pouvant être rapidement mobilisés en temps de crise », a-t-il conclu.

Le 10 avril, l’OMS a également publié ses toutes premières lignes directrices pour le diagnostic, le traitement et la prise en charge de la méningite.

« On estime à 2,5 millions le nombre de cas de méningite chaque année dans le monde. Cette maladie peut être causée par différents virus, bactéries, champignons ou parasites.

« La forme la plus dangereuse, la méningite bactérienne, présente un taux de mortalité de 1 sur 6 et peut entraîner des handicaps à vie chez les survivants.

« Ces nouvelles lignes directrices contribueront à sauver des vies, à améliorer les soins à long terme et à renforcer les systèmes de santé. Elles s’inscrivent également dans le cadre du plan mondial visant à éliminer la méningite d’ici 2030 », a conclu Ghebreyesus.

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You May Also Like

Afrique du l’Ouest et Sahel

Le président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, chef de l’état, le General de Brigade Abdrahamane Tchiani a signé ce jour 4 Avril 2024, un décret portant...

Africa

 « African Perception » publie ici l’intégralité de l’interview exclusive accordée le 22 mars 2023 par Saydin Ag Hita alias Uthman al-Qayrawani. Autoproclamé gouverneur de Kidal,...

Africa

Eddy Kapend, récemment nommé général de brigade et commandant de la 22e région militaire (Haut-Katanga), a fait une déclaration forte dès son arrivée mardi...

Afrique du l’Ouest et Sahel

La loi no 2022-30 du 23 Juillet 2022, adoptée par l’assemblée nationale dissoute suite aux évènements du 26 Juillet 2023, modifiant la loi No 2019-33 du...