KINSHASA — 8 avril 2025 | Perceptions Africaines
Dans une scène devenue trop familière, la capitale congolaise Kinshasa a été submergée par des inondations meurtrières, causant la mort d’au moins 33 personnes et laissant des centaines de familles sans abri. Après des pluies torrentielles, le fleuve Ndjili est sorti de son lit, engloutissant des quartiers entiers.
« Nous avons tout perdu », confie Marie Nzola, mère de trois enfants.
Elle se tient, bouleversée, devant les ruines de sa maison, submergée par les eaux en pleine nuit.
Un peu plus loin, Clément Matuidi, ouvrier du bâtiment, flotte sur une planche de bois :
« Tout est parti avec l’eau. Nous attendons que le gouvernement prenne une décision… »
Une ville paralysée, des infrastructures effondrées
Au moins 16 quartiers sont privés d’eau et d’électricité. Des routes vitales, dont celle menant à l’aéroport international, sont coupées. La Route nationale 1 a été totalement bloquée, provoquant un isolement de nombreuses familles.
Le gouverneur de Kinshasa a annoncé que les routes seront rouvertes d’ici 72 heures, et quatre centres d’hébergement d’urgence ont été mis en place. Mais les ressources manquent cruellement.
Urbanisation sauvage et climat déréglé : un cocktail mortel
La fragilité des infrastructures et la prolifération d’habitations illégales dans des zones à risque ont accentué la tragédie. Le gouverneur a attribué plusieurs décès à ces constructions anarchiques et menace d’en ordonner l’évacuation.
Les experts soulignent également le rôle du changement climatique et des activités humaines qui perturbent les cours d’eau et aggravent les inondations.
« Nous avons besoin de plus que de l’aide d’urgence »
Des associations locales appellent à une réponse durable.
« Ce n’est pas juste une catastrophe naturelle, c’est une faillite de notre système urbain. Il faut des solutions structurelles », affirme un bénévole dans un centre d’accueil au nord de la ville.
