La question des migrants maliens en situation irrégulière refait surface, suscitant un large débat sur le nombre croissant de migrants venant des pays du Sahel ou d’autres nations africaines.
Pour beaucoup de ces migrants, la Mauritanie n’était qu’un simple point de passage vers l’Europe. Mais divers facteurs ont modifié cette réalité, faisant du pays une destination finale pour nombre d’entre eux.
Face à l’augmentation du nombre de migrants en situation irrégulière, les autorités mauritaniennes mènent depuis plusieurs semaines une vaste campagne d’expulsion des migrants africains en situation illégale.
En réaction, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a adressé une lettre au président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, exprimant l’inquiétude du président de la transition malienne, le général Assimi Goïta, quant aux expulsions forcées de ressortissants maliens et aux conditions dans lesquelles elles ont été menées.
Lors d’une conférence de presse jeudi soir à Nouakchott, Abdoulaye Diop a déclaré que le président malien était préoccupé par le renvoi forcé de ses concitoyens depuis la Mauritanie.
Le président malien a également insisté sur la nécessité de préserver les intérêts des citoyens mauritaniens au Mali et vice versa.
Accompagné d’une délégation ministérielle et de responsables sécuritaires, le chef de la diplomatie malienne a précisé que « la lettre transmettait la réalité et la nature des expulsions forcées des Maliens de Mauritanie ». Il a ajouté que le président Ghazouani avait écouté son évaluation de la situation de la communauté malienne en Mauritanie.
Le ministre malien a souligné que son pays reconnaît à la Mauritanie, en tant qu’État souverain, le droit de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir sa sécurité et protéger ses citoyens.
Abdoulaye Diop a affirmé que le président Ghazouani s’était engagé à assurer un accueil favorable aux Maliens en Mauritanie et à leur permettre d’exercer leurs activités en toute tranquillité.
Le président mauritanien a également assuré que toutes les facilités seraient mises en place pour la régularisation des Maliens résidant dans le pays, afin qu’ils puissent obtenir des permis de séjour.
À noter que la Mauritanie a signé, le 7 mars 2024, un accord avec l’Union européenne sur la migration irrégulière, en vertu duquel elle recevra un financement de plus de 80 milliards d’ouguiyas (plus de 200 millions d’euros) en échange d’efforts visant à limiter les flux migratoires en provenance d’Afrique vers l’Europe.
