La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a exprimé mercredi sa vive inquiétude face à l’intensification des violences autour de la capitale, appelant à une cessation immédiate des hostilités et à un dialogue urgent entre les dirigeants du pays pour éviter un retour à la guerre civile.
Nicholas Haysom, Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la MINUSS, a exhorté toutes les parties à respecter l’accord de cessez-le-feu et à renouveler leur engagement envers l’Accord de paix revitalisé.
« Pour éviter une rechute dans la guerre civile, les parties doivent cesser toutes les hostilités, respecter strictement le cessez-le-feu, résoudre leurs différends par le dialogue et se réunir en tant que gouvernement véritablement uni », a-t-il déclaré.
Depuis son indépendance du Soudan en 2011, le plus jeune pays du monde est en proie à des conflits récurrents, opposant les forces gouvernementales du président Salva Kiir aux partisans de son rival Riek Machar, actuellement premier vice-président dans un gouvernement de coalition.
Au cours des dernières 24 heures, les combats se sont intensifiés entre les forces de défense du peuple sud-soudanais (SSPDF) et l’Armée populaire de libération du Soudan en opposition (SPLA-IO), notamment près de Rejaf, au sud de Juba, ainsi qu’à Wunaliet, à l’ouest.
La province de l’Upper Nile reste également instable. Ce mois-ci, la « White Army », une milice composée de jeunes, a pris le contrôle de casernes de l’armée à Nasir. En réponse, les forces gouvernementales ont mené des bombardements aériens sur des zones civiles, utilisant des bombes artisanales contenant des substances hautement inflammables.
Un hélicoptère de la MINUSS, qui tentait d’évacuer des soldats blessés, a été attaqué dans la région de Nasir, provoquant la mort d’un membre de l’équipage ainsi que de plusieurs soldats sud-soudanais, dont un général.
Plus tôt cette semaine, Haysom a mis en garde : « Le Soudan du Sud est au bord d’une nouvelle guerre civile », évoquant des attaques aveugles contre les civils, des déplacements forcés et des tensions ethniques croissantes.
« Une reprise des hostilités serait catastrophique non seulement pour le Soudan du Sud, mais pour toute la région, qui ne peut supporter une nouvelle guerre », a-t-il affirmé.
La guerre civile de 2013 à 2018 avait déchiré le pays, causant des atrocités massives et une crise humanitaire majeure. Si l’accord de paix de 2018 a apporté une stabilité relative, son application lente et les rivalités politiques persistantes maintiennent un climat de tension.
Virginia Gamba, Représentante spéciale de l’ONU pour les enfants et les conflits armés, a également alerté sur les risques graves pour les enfants, confrontés à des violences, à des abus sexuels et au recrutement forcé.
« Je suis profondément préoccupée par l’escalade de la violence, en particulier dans l’Upper Nile, et j’exhorte toutes les parties à respecter le droit international humanitaire et les droits de l’homme », a-t-elle déclaré.
« La stabilité du pays et la paix pour les générations futures sont en jeu. »
