Une commission des droits humains rattachée aux Nations unies a mis en garde contre une recrudescence de la violence et des tensions politiques qui menace le fragile processus de paix au Soudan du Sud. Ces avertissements interviennent quelques jours après l’arrestation de plusieurs responsables alliés au vice-président du pays.
Yasmine Souka, présidente de la Commission des droits humains de l’ONU au Soudan du Sud, a déclaré dans un communiqué :
« Nous assistons à un recul inquiétant susceptible d’effacer les progrès durement acquis au fil des années. Au lieu d’attiser les divisions et les conflits, les dirigeants doivent impérativement recentrer leurs efforts sur le processus de paix, soutenir les droits de l’homme des citoyens soudanais et garantir une transition démocratique en douceur. »
Les détentions font suite à des affrontements violents survenus ces dernières semaines dans la ville stratégique d’Al-Nasser, dans le nord du pays, opposant les forces nationales à la milice de l’Armée blanche, un groupe non structuré dont la majorité des membres appartient à la tribu Nuer, à laquelle est rattaché Machar. Le porte-parole du gouvernement, Michaël Makoi, a justifié ces arrestations en affirmant que les responsables pro-Machar « enfreignent la loi ». Il a par ailleurs accusé ces forces, en collaboration avec l’Armée blanche, d’avoir attaqué une caserne militaire près d’Al-Nasser le 4 mars, accusation que le parti de Machar a fermement démentie.
De son côté, une agence de renseignement affiliée au service de sécurité nationale a indiqué samedi avoir arrêté plusieurs individus « soupçonnés d’être étroitement liés à une confrontation militaire » à Al-Nasser et dans une ville voisine, sans préciser le nombre total des personnes détenues ni leur identité. Par ailleurs, vendredi, le gouvernement soudanais a annoncé que des généraux et des dizaines de soldats avaient été tués lorsqu’un hélicoptère de l’ONU, chargé de leur évacuation depuis Al-Nasser, a été attaqué.
Contexte international : tensions américaines en Afrique
Dans un climat de plus en plus tendu sur le continent africain, l’administration Trump avait déjà provoqué une vive polémique en suspendant les financements fédéraux destinés à l’Afrique du Sud. Cette décision, perçue comme un levier de pression sur le gouvernement sud-africain, faisait écho aux différends internes et aux réformes controversées dans ce pays, notamment en matière agraire. Ce précédent intervient dans un contexte international où les politiques étrangères américaines adoptent parfois une approche interventionniste, susceptible d’influencer non seulement les rapports bilatéraux mais aussi la stabilité régionale en Afrique.
Source : Reuters
