Des responsables gouvernementaux, des experts en migration et des leaders de la jeunesse ont exhorté à des actions concrètes pour la ratification et la mise en œuvre du Protocole de l’Union africaine sur la libre circulation des personnes, soulignant son importance pour l’intégration du continent.
Cette déclaration a été publiée par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (ECA) à l’issue d’une réunion de deux jours tenue à Mombasa, au Kenya, en partenariat avec la Commission de l’Union africaine (AUC).
Les participants ont examiné et validé un rapport visant à améliorer la mobilité de la main-d’œuvre et la reconnaissance des compétences au Ghana, au Kenya et en Zambie.
Francis Ikome, chef de la section intégration régionale à l’ECA, a expliqué que ce rapport, issu d’une initiative conjointe ECA-AUC en 2023, remet en question la perception de la migration africaine comme une crise, en insistant sur son rôle comme moteur d’opportunités pour le continent.
S’appuyant sur l’exemple de la CEDEAO, Ikome a souligné que, malgré les défis rencontrés au Sahel, la région a prouvé que l’intégration régionale pouvait réussir non seulement dans le domaine du commerce, mais aussi dans la mobilité des populations.
Dans son communiqué, l’ECA a affirmé que « ce n’est pas seulement une question de ratification d’un protocole, mais la construction d’une Afrique où la mobilité est un vecteur de développement et un pont plutôt qu’une barrière. »
Rita Amukhobu, responsable des affaires humanitaires à l’AUC, a encouragé des pays comme le Ghana, le Kenya et la Zambie à jouer un rôle de leader dans cette initiative, plutôt que de s’appuyer uniquement sur les communautés régionales.
« Ghana, Kenya et Zambie ont déjà pris des mesures pour faciliter les déplacements. Le Ghana a instauré une entrée sans visa pour tous les ressortissants africains, le Kenya met en place un système d’autorisation de voyage électronique (ETA), et la Zambie élargit ses politiques de libéralisation des visas », a-t-elle précisé.
Maureen Kiambuthi, responsable de l’immigration au Kenya, a affirmé que son pays tirait des enseignements des expériences régionales pour surmonter les défis liés au système ETA.
De son côté, Simon Asare du service d’immigration du Ghana a expliqué que l’expérience de son pays avec la CEDEAO allait au-delà du simple droit d’entrée, englobant également les droits de résidence et d’établissement.
« Les ressortissants des pays de la CEDEAO vivent et travaillent librement au Ghana, et certains obtiennent même la citoyenneté », a-t-il déclaré.
Walter Kasempa, président de Youth Unite Zambia, a insisté sur l’importance de la libre circulation pour la jeunesse africaine : « L’Afrique est un continent jeune. Nos jeunes sont des créateurs, des travailleurs et des apprenants, mais ils doivent être mobiles. Ce protocole ouvre les portes aux opportunités économiques et éducatives, à l’échange de compétences, aux transferts de fonds et à la croissance partagée. »
Le rapport examiné à Mombasa recommande d’harmoniser les cadres juridiques, d’améliorer les systèmes de données et de renforcer la reconnaissance des compétences afin de faciliter la mobilité à travers l’Afrique.
