Le procureur général près la Cour suprême de Ouagadougou, Pacouli Blaise Bazie, a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire visant les personnes accusées de propager des messages de haine et d’incitation au massacre de groupes ethniques.
Il a souligné que les informations publiées sur les sites internet et les pages Facebook, évoquant un génocide d’une communauté spécifique, sont passibles de sanctions sévères en vertu des lois pénales en vigueur.
Des médias accusés de diffusion d’images sensibles
Récemment, des médias locaux et internationaux ont diffusé des vidéos et des images montrant un massacre de grande ampleur perpétré par des membres des groupes d’autodéfense, qui opèrent aux côtés du gouvernement et de l’armée régulière, dans le village de Solenzo, au nord-ouest du pays.
De son côté, Human Rights Watch a déclaré avoir analysé 11 vidéos et recensé 58 morts, principalement des enfants, des femmes et des personnes âgées, tout en estimant que le bilan réel est probablement bien plus lourd.
Les vidéos publiées montrent des hommes armés affiliés à l’armée burkinabè se déplaçant parmi les victimes, tout en prononçant des propos visant la communauté peule.
Une accusation ciblant une ethnie spécifique
Dans le même contexte, des médias français ont rapporté, citant des sources locales, que la majorité des victimes appartiennent à l’ethnie peule, souvent accusée par le gouvernement de sympathiser avec les groupes djihadistes opérant dans la région.
Tandis que Human Rights Watch appelle à une enquête urgente pour identifier et punir les auteurs du massacre, la justice burkinabè a annoncé des poursuites contre les blogueurs et les responsables de pages et sites internet ayant diffusé des informations sur l’attaque contre ce groupe ethnique.
Des doutes sur l’aboutissement de l’enquête
Pour sa part, Amnesty International a exprimé des réserves quant à cette procédure judiciaire, soulignant que les enquêtes précédentes ouvertes par le gouvernement contre les incitateurs à la haine n’ont jamais abouti.
