L’organisation non gouvernementale Human Rights Watch a exhorté la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso à ouvrir une enquête sur l’exécution de plusieurs civils en début de semaine. Ces meurtres auraient été perpétrés par des hommes soupçonnés d’appartenir aux forces de sécurité.
Des vidéos choquantes, largement partagées sur les réseaux sociaux, montrent des corps ensanglantés de dizaines de personnes gisant à terre, les mains et les pieds attachés. Ces scènes macabres auraient été filmées dans la région de Solenzo, à l’ouest du pays. Parmi les victimes, figurent de nombreuses femmes, des enfants et des personnes âgées.
De son côté, le gouvernement burkinabè a réagi par un communiqué qualifiant ces images d’“actes de manipulation”, suscitant ainsi de vives inquiétudes sur la situation des droits humains dans la région.
Dans sa déclaration, Human Rights Watch a insisté sur la nécessité d’une enquête indépendante et approfondie, afin d’identifier et de sanctionner les responsables de ces crimes graves, à la hauteur de leur atrocité.
“Les autorités doivent agir immédiatement pour mettre fin aux attaques contre les civils et punir les responsables des atrocités, comme celles commises à Solenzo”, a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse spécialisée dans la région du Sahel.
Selon des sources locales contactées par l’Agence France-Presse (AFP), plusieurs familles peules entières ont été massacrées dans la région entre les 10 et 11 mars.
Par ailleurs, l’organisation a affirmé avoir recensé 58 corps à travers les vidéos analysées, mais estime que le bilan réel pourrait être bien plus lourd, puisque les cadavres apparaissaient entassés les uns sur les autres.
