Le Niger traverse une grave crise du carburant, paralysant la vie quotidienne des citoyens et entraînant une hausse des prix des produits de base. Cette situation inquiète de plus en plus la population en raison de ses répercussions économiques et sociales.
Dans ce contexte, le politicien nigérien Omar Al-Ansari a expliqué que la crise est due à trois principaux facteurs ayant aggravé la situation et compliqué les solutions possibles.
Les causes de la crise
L’endettement de Sonidep et le bras de fer avec la Chine
La Société nigérienne des produits pétroliers (Sonidep) est confrontée à une dette croissante envers la raffinerie Soraz, gérée par la Chine dans l’est du pays. La situation s’est détériorée lorsque la Chine a accordé un prêt de 400 millions de dollars à la junte militaire, remboursable sur les recettes pétrolières. Cependant, lorsque le Niger a sollicité un nouveau prêt, Pékin a refusé, entraînant ainsi une perturbation de l’approvisionnement en carburant.
L’exportation du pétrole raffiné vers le Mali et le Burkina Faso
Le gouvernement nigérien a choisi d’exporter une grande partie de son carburant raffiné vers ses alliés, le Mali et le Burkina Faso. Une décision controversée, car de nombreux Nigériens estiment que cette politique a aggravé la situation interne du pays, qui était auparavant dans une meilleure position sécuritaire et économique.
La fin des subventions sur le carburant au Nigeria et le renforcement du contrôle des frontières
Le Nigeria jouait un rôle clé dans l’approvisionnement indirect du Niger en carburant. Toutefois, avec la suppression des subventions sur le carburant et le renforcement des contrôles aux frontières, l’accès au carburant nigérian a été fortement limité, exacerbant la pénurie au Niger.
L’impact sur la population nigérienne
La crise a provoqué des perturbations majeures dans plusieurs secteurs, avec des conséquences visibles :
• Une paralysie des transports due au manque de carburant, empêchant la population de se déplacer et affectant de nombreuses activités économiques.
• Une pénurie de produits de première nécessité, y compris les médicaments et les denrées alimentaires, en raison des coûts de transport élevés.
• Un impact sur l’agriculture, puisque de nombreux agriculteurs utilisent le carburant pour pomper l’eau d’irrigation nécessaire à leurs cultures.
Les signes d’une solution et l’aide du Nigeria
Malgré la persistance de la crise, des signes d’espoir émergent grâce au Nigeria, voisin du sud du Niger. Des sources rapportent que le ministre nigérien du Pétrole s’est discrètement tourné vers Abuja pour solliciter de l’aide. En réponse, le Nigeria a envoyé 300 camions-citernes de carburant vers le Niger, témoignant de la solidarité entre les deux nations.
En conclusion, Omar Al-Ansari a tenu à remercier chaleureusement le Nigeria, son gouvernement et son peuple, pour ce geste humanitaire, soulignant que, malgré les tensions politiques récentes, le Nigeria reste le grand frère du Niger, privilégiant les liens fraternels au-delà des différends politiques
