Rebelle Ag Liberté
Depuis plusieurs mois, l’Azawad est frappé par une escalade de violence où les civils sont de plus en plus pris pour cible. Après les exécutions sommaires et les bombardements ayant coûté la vie à de nombreux innocents, un nouveau stade de brutalité semble se déployer : la destruction systématique des ressources naturelles. Dans les région comme Kidal, Menaka et Tombouctou, de multiples incendies de pâturages ont été signalés, menaçant directement la survie des communautés pastorales. D’après plusieurs témoins, ces feux seraient déclenchés par des milices étrangères, notamment les mercenaires de Wagner, ainsi que des éléments des Forces Armées Maliennes (FAMA).
La terre brûlée: une stratégie dévastatrice dans un contexte de crise climatique
Dans un contexte global où le changement climatique occupe les premiers rangs des préoccupations mondiales, ces pratiques de terre brûlée s’inscrivent en total contraste. En incendiant les pâturages, Wagner et les FAMA ne ciblent pas seulement les éleveurs, mais sapent la résilience écologique d’une région déjà vulnérable aux chocs climatiques. La perte de ces pâturages, cruciaux pour la subsistance des éleveurs, constitue une attaque directe contre le tissu économique et social des communautés de l’Azawad.
Le désespoir est palpable parmi les habitants. <> raconte Alhassane, un éleveur de la région de Kidal. C’est comme s’ils voulaient nous anéantir, jusqu’à notre dernier bétail.
Impact direct sur la sécurité alimentaire et l’environnement
La destruction des pâturages a un effet domino qui touche chaque aspect de la vie locale. Les éleveurs, déjà confrontés aux effets du climat, se retrouvent sans fourrage pour leurs troupeaux. Faute de pâturages, les animaux souffrent, se fragilisent et succombent, compromettant les moyens de subsistance de familles entières. Cette crise aggrave la situation alimentaire, menaçant de faire basculer cette région du Sahel dans une situation de famine et de dépendance humanitaire.
En outre, ces incendies massifs contribuent directement aux émissions de gaz à effet de serre, accentuant les défis climatiques auxquels fait face le Sahel. Alors que les pays du monde entier tentent de lutter contre la crise climatique, ces actes de dévastation dans l’Azawad représentent une catastrophe écologique qui pourrait avoir des conséquences durables pour l’ensemble de la région.
Troisième phase de violence : du ciblage des civils aux tactiques de dévastation des terres
L’évolution des tactiques utilisées par Wagner et les FAMA dans l’Azawad témoigne d’une stratégie progressive et brutale. D’abord marquée par des exécutions sommaires et des bombardements ciblant des civils sans défense, la violence a pris une nouvelle tournure avec cette troisième phase : la destruction systématique des ressources vitales des populations. Cette méthode vise à épuiser les capacités de résilience des communautés locales, les forçant ainsi à abandonner leurs terres.
<> déclare un chef communautaire de la région.
Un appel urgent à l’intervention internationale
Les communautés de l’Azawad lancent un appel pressant à la communauté internationale. Elles demandent une intervention pour mettre un terme à ces pratiques destructrices et un soutien humanitaire immédiat pour atténuer les effets de cette crise. Les organisations internationales sont appelées à fournir de l’aide alimentaire, de l’eau, ainsi qu’un soutien pour protéger les ressources pastorales et restaurer les zones endommagées.
Face à une crise humanitaire qui se profile, une prise de conscience est indispensable. La communauté internationale, déjà mobilisée sur les questions climatiques, ne peut ignorer cette catastrophe écologique et humaine en cours. En l’absence de réponse, les éleveurs de l’Azawad pourraient être les prochaines victimes oubliées d’une guerre impitoyable, où même la nature est devenue une cible.
La situation dans l’Azawad est critique et l’utilisation des tactiques de « terre brûlée » dans un contexte de crise climatique illustre le désespoir d’une population piégée entre les violences armées et la destruction de leurs moyens de subsistance. Alors que les nations discutent des moyens de lutter contre le changement climatique, ces communautés se battent chaque jour pour survivre. Il est essentiel que des actions concrètes soient menées pour préserver ces ressources vitales et protéger les populations vulnérables.