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OPINION

l’Attaque du JNIM à Bamako: quel était le message ?


Mahfouz Ag Adnane

Le 17 septembre dernier, la capitale du Mali a été attaqué par le Groupe de Soutien de l’Islam et des Musulman (JNIM) de la katiba Macina (selon le communiqué du même JNIM). Le camp de la Gendarmerie et zone militaire de l’Armée de l’Aire Malienne qui ont été visés. Cette frape s’est passée dans une date très significative, un an après la Charte du Liptako-Gourma (ilégitime) qui a institué la soi-disant « Alliance des États du Sahel », signée le 16 septembre 2023 par les juntes militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger à des fins de défense commune et d’assistance mutuelle pour lutter contre le terrorisme. Hélas dès lors, de multiples attaques se suivaient contre les bases militaires de trois pays d’une manière sans précédente.
Il est à noter que ces militaires sont arrivés au pouvoir après renverser des régimes démocratiques, en faisant de leur principal discours « ramener la sécurité dans leurs respectifs pays ». Le Mali a été le premier, quand Assimi Goïta (un ex prisonné de guerre chez les azawadiens) a renversé le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK), puis Ibrahima Traoré au Burkina (un coup d’Etat dans un autres) et à la fin Mamadou Thiani (garde du corp du président Mohamed Bazoum) qu’il a destitué pour le remplacé. Aucune amélioration n’a été signalé depuis leurs arrivés, c’est bien au contraire.
Quant au Mali, le Colonel Goita, déterminé à poursuivre sa propre propagande, a choisi d’attaquer les Mouvements de l’Azawad, regroupé dans le Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement (CSP-PSD), actuel CSP-DPA, signataires de l’Accord de Paix, recherché depuis quelques années avant et signé en Algérie en 2015 par certains membres du gouvernement de la junte, à titre d’exemple l’actuel premier ministre qui était à la Communication à l’époque il a bien défendu l’accord et l’actuel chef de la diplomatie malienne c’était lui même qui l’a signé. Il est souligné que les mouvements du CSP-PSD ne s’inscrivaient pas du tout dans une logique de guerre, plutôt au contraire, ils défendait la paix À tout prix. Pour leurs leaders, la paix devait être défendue jusqu’au bout. C’est précisément la raison pour laquelle ils n’ont pas tiré une seule balle jusqu’à ce qu’ils n’aient plus le choix : se défendre ou mourir.
Pourquoi faire du CSP-PSD l’ennemi ? La junte militaire voulait obtenir victoires pour se légitimer et, elle savait qu’elle ne pouvait jamais combattre ni JNIM, non plus EIGS (Daesh). Donc il fallait s’attaquer aux azawadiens et faire de victimes par centaines parmi les populations civiles. La junte savait aussi que son armée n’avait aucun courage d’attaquer les positions du CSP-PSD, de là qui est venu l’idée de contracter de mercenaires russes de l’entreprise Wagner reconnue comme terroristes par la Communauté Internationale.
Kidal était (est encore et elle serra pour toujours) la base principale des mouvements de l’Azawad, alors il fait attirer l’attention des maliens sur la soi-disant « la souveraineté nationale » sur la ville de Kidal. C’était ainsi le début. En mi-novembre de l’année passée (2023) les mercenaires Wagner, après trois mois successifs de guerre ouverte, sont rentré dans la ville. Les forces du CSP-PSD se sont retiré afin de protéger les populations. Donc le premier objectif propagandiste de Goïta a été atteint.
Les putschistes de Bamako ont décrété le CSP-PSD terroriste et JNIM et ISIS comme des alliés, un accord de non-agression avec l’Etat Islamique au Grand Sahara a été obtenu en échange de libérer certains chefs terroristes de Daesch. Le but était (est encore) de se consacrer aux azawadiens du CSP et massacrer les populations. Il est important de rappeller ici que le seul énnemis pour l’Armée malienne, dans son histoire étaient et encore sont les populations maures et Kal Tamashaq. Le JNIM n’a pas eu des avantages comme EIGS, alors il a multiplié ses frappes contre FAMa-Wagner, faisant de centaines de victimes ce que la junte n’a jamais publié.
L’attaque de Bamako a voulu envoyer un message très clair : montrer aux Maliens que la Junte militaire leur a toujours menti. La date choisie, en plus d’être l’anniversaire de la création de l’AES, était. également, proche de la Journée de la Gendarmerie du Mali et, plus important encore, juste avant le 22 septembre, jour de célébration de « l’indépendance » du Mali. Il convient, également, de mentionner qu’elle s’est produite quelques jours après le discours du chef de la junte malienne en sa qualité de « président » de l’AES. Il s’agissait, donc, de montrer la faiblesse d’une armée qui prétendait monter en puissance, mais aussi de réaffirmer que l’Alliance des États du Sahel ne peut pas defendre ses populations. Dans les prochains articles nous aborderons les cas du Faso et du Niger.

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