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RDC : des déplacés de guerre morts de la famine et des maladies enterrés avec honneur près de Goma

La tragédie continue de frapper les déplacés de guerre en République Démocratique du Congo.

Fuyant les affrontements entre les Forces armées congolaises et le M23 (Mouvement du 23 mars, Ndlr), soutenu par le Rwanda, de nombreux Congolais ont trouvé refuge dans des camps autour de Goma. Malheureusement, la famine et les maladies ont eu raison de plusieurs d’entre eux.

Ce lundi, 200 corps de déplacés ont été enterrés avec honneur près de Goma, après avoir été conservés dans des morgues de la ville pendant deux mois.

Dès l’aube, des camions Fuso ont transporté les cercueils vers le stade, un lieu qui a accueilli une cérémonie émouvante.

Les autorités congolaises et des personnalités se sont réunies pour rendre hommage à ces vies perdues. Les témoignages déchirants des survivants, évoquant leur calvaire et leur souffrance, ont résonné dans l’air lourd d’émotion.

« Donnez-nous la paix, les camps sont remplis des déplacés de guerre, nous souffrons et nous avons faim », a supplié un déplacé en larmes avant de s’effondrer, secouru par des agents médicaux présents sur place.

Robert Seninga, Président de l’Assemblée Provinciale du Nord-Kivu, a souligné l’ampleur de la tragédie.

« On enterre 200 personnes aujourd’hui. Mais selon les rapports des chefs des camps, ce sont plus de 3 000 morts en deux ans. Passée au cimetière Makao II, vous pleurerez si vous n’avez jamais pleuré », a-t-il déclaré

Le général major Peter Cirimwami, gouverneur militaire du Nord-Kivu, a dénoncé le silence « coupable » de la communauté internationale face aux atrocités perpétrées par le M23.

« L’armée rwandaise et ses supplétifs se sentent à l’aise pour commettre des crimes contre l’humanité, des genocides et autres violations graves des droits de l’homme dans plusieurs agglomérations de notre chère province sous le silence coupable de certains membres plus influents de la communauté internationale », a-t-il laissé entendre.

Chantal Chambu Mwavita, ministre des Droits humains, accompagnée par ses collègues Aziza Munana, des affaires sociales et Noella Ayeganagato, en charge de la jeunesse, a tenté d’apporter un message d’espoir.

« Nous sommes à la recherche d’une solution, je vous assure nous sommes entrain d’y travailler. Nous affirmons notre refus de l’impunité et notre détermination à construire un avenir de la paix et de la justice pour tous. », a dit la ministre Chantal Chambu Mwavita

Parmi la foule présente au stade, des doutes ont subsisté quant aux circonstances entourant ces décès.

Lucien Amani, un habitant de Goma, s’est posé la question de savoir, « Où étaient gardés ces corps tout ce temps ? Pourquoi n’avons-nous pas entendu parler de ces morts dans les médias au paravant. Quelle morgue pourrait aussi contenir tous ces morts et pourquoi ne pas les enterrer depuis longtemps? »

Christophe Muisa, activiste et défenseur des droits humains, a aussi dénoncé l’inefficacité du gouvernement congolais.

« Comment le gouvernement n’a pas été en mesure de sécuriser, de nourrir et soigner les déplacés mais il trouve des moyens pour déployer une forte délégation avec des frais de mission, logés dans les hôtels de luxe, payer des cercueils, louer et décorer le stade pour montrer au monde que nous sommes en guerre, ça devrait être une honte », s’est-il exclamé

Espoir Ngalukiye, cadre du parti politique Ensemble pour la République de l’opposant Moïse Katumbi a regretté de constater que « ces dépenses pourraient répondre à nombreux besoins humanitaires. »

Ces déplacés ont été ensuite enterrés au nouveau cimetière ou mémorial du du GENOCOST (génocide congolais pour des gains économiques) situé à Kibati, dans le territoire de Nyiragongo.

Selon un des représentants des personnes déplacées, ces derniers mois, plus de 1300 personnes déplacées ont été enterrés sur le seul axe des sites de Kanyarutshinya. Pareil pour les autres sites qui continuent à enregistrer des morts.

Ce même lundi, des mouvements citoyens et groupes de pression du Nord-Kivu ont appelé à une journée ville morte pour réclamer le retour de la paix au Nord-Kivu et exiger le départ de la MONUSCO accusée de complice dans l’insécurité dans l’Est de la RDC.

Au mois de juillet dernier, une « trêve humanitaire » dans le conflit opposant les forces gouvernementales à la rébellion du M23 dans l’est de la RDC avait démarré sur les différentes lignes de front.

Depuis fin 2021, le M23 appuyé par des unités de l’armée rwandaise, s’est emparé de vastes pans de territoire du Nord-Kivu, allant jusqu’à encercler presque entièrement la capitale provinciale, Goma.

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