L’ancien gouverneur du Nord-Kivu, province située dans l’Est de la République démocratique du Congo, Julien Paluku a appelé à l’unité nationale pour faire face aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon le gouvernement congolais et plusieurs rapports des Nations-Unies.
Selon cet actuel ministre du Commerce extérieur, le peuple congolais doit se rassembler autour d’un idéal de paix, derrière ses autorités et son armée, afin de surmonter la crise qui secoue l’est de la RDCongo.
« L’heure est à la cohésion, à l’unité, à la vigilance et à la résilience. Après Bunaganana, Rutshuru, Kichanga, Kirolirwe, Mushake, Rubaya, Kishishe, Kibirizi, Rwindi et aujourd’hui Kanyabayonga, l’heure n’est pas à la fatalité », a déclaré Paluku.
Évoquant des précédents historiques, il a rappelé que « le 30 juin 2004, les troupes sont arrivées à la porte de Butembo sans prendre la ville, le 29 octobre 2008, le CNDP est arrivé à la porte de Goma sans prendre la ville, le 20 novembre 2012, le M23 est entré dans la ville de Goma pour en sortir le 1er décembre 2012 et vaincu une année après, soit le 5 novembre 2013. »
Paluku a insisté que « la guerre de communication ne doit pas nous effrayer et nous emporter. »
Et de poursuivre: « certes la situation humanitaire est dramatique quand on voit ces enfants, ces femmes et ces vieillards qui fuient à longueur de journées. Le gouvernement et ses partenaires y trouveront une réponse. Mais la meilleure reponse c’est de rentrer chez soi. »
Dans la foulée , il a encouragé les Congolais à rester « sereins et soudés » autour du président de la République, tout en évitant de s’attaquer les uns aux autres, « car nous jouons le jeu de l’ennemi qui ne cherche que ça pour trouver un discours. Nous n’avons q’une seule armée qui constitue notre rempart. »
Dimanche dernier, les rebelles du M23 ont pris le contrôle de la cité de Kirumba, dans le territoire de Lubero, en province du Nord-Kivu, après de violents combats contre l’armée congolaise. Après la prise de Kanyabayonga, une cité stratégique de Lubero, le M23 s’est emparé des villages de Kayna, Miriki et Luofu.
Depuis la résurgence de ce mouvement rebelle, la tension est très vive entre Kinshasa et Kigali.
La RDC accuse le Rwanda et ses « supplétifs » du M23, de vouloir faire main basse sur les minerais de l’Est congolais. Le M23 affirme de son côté défendre une frange menacée de la population et réclame des négociations, que Kinshasa refuse, excluant de discuter avec des « terroristes ».
Les différentes initiatives diplomatiques lancées pour tenter de résoudre cette crise n’ont pas abouti jusqu’à présent.