Des organisations de la société civile congolaise ont exprimé leur opposition par rapport à la suite des démarches visant l’intégration de la RDC dans le projet de l’East African Crude Pipeline (EACOP) pour le transport du pétrole brut qui sera extrait du Graben Albertine en RDC.
Dans une déclaration lue vendredi 31 mai à Goma, les activistes du mouvement Extinction Rebellion ont expliqué les conséquences environnementales liées à ce projet « dévastateur ».
« Si ce projet voyait le jour, ce pipeline colossal deviendrait le plus long oléoduc chauffé du monde, soit 1444 kilomètres avant l’ajout de la partie congolaise. S’il est autorisé à se construire, l’oléoduc mettra également en péril les ressources en eau et les zones humides en Ouganda ou en Tanzanie. Il traversera plus de 200 rivières ainsi que le bassin du lac Victoria dont dépendent plus de 40 millions de personnes pour leur eau potable et leur production alimentaire », peut-on lire dans cette déclaration.
Et de poursuivre : « Un seul déversement ou d’une fuite est élevée non seulement en raison de dommages accidentels ou d’un mauvais entretien mais aussi parce que l’oléoduc traversera une zone sismique active qui connaît des tremblements de terre ».
Dans la foulée, ces activistes climatiques pointent du doigt Total Énergies, le géant multinational français du pétrole d’être l’instigateur principal de ce projet à côté de la multinationale chinoise China National Offshore Oil Corporation.
Ils disent aussi s’opposer à la vente des blocs pétroliers et gaziers congolais étant donné que les processus préalables notamment le plan procédural et l’égal, le plan écologique, socio-économique n’ont pas été respectés.
Il ya quelques mois, Didier Budimbu Ntubuaga, alors ministre congolais des Hydrocarbures avait été reçu à Kampala par son homologue ougandais pour discuter des relations bilatérales et du développement des hydrocarbures.
Le bassin du lac Albert, également connu sous le nom de Albertine Graben, est la zone la plus explorée du système du rift de l’Afrique de l’Est. Il se situe à la frontière occidentale de l’Ouganda et à la frontière orientale de la RDC. Le Graben Albertine suscite l’intérêt des investisseurs depuis la découverte de pétrole dans la partie ougandaise en 2006.
En septembre dernier, le parlement européen a adopté une résolution (non contraignante) demandant l’arrêt des activités d’exploration et d’exportation du pétrole en Ouganda.
Les députés européens ont aussi demandé à TotalEnergies, l’entreprise française, à reporter, à un an au moins, le projet.
Lors de sa dernière visite à Kinshasa, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a exprimé son inquiétude à propos de la vente de dizaines de permis de pétrole et de gaz en RDC comprenant des blocs dans le parc national des Virunga et les tourbières tropicales de la Cuvette Centrale, qui font partie d’une zone décrite comme « le pire endroit de la planète » pour forer du pétrole et du gaz.