Nicéphore Soglo et Yayi Boni sont arrivés à Niamey ce lundi 24 Juin, quelques jours après la liberation des « otages de Cotonou ». Ils seront reçus par le premier ministre Lamine Zeine et auront une tête à tête avec le Président du CNSP le général Abdouramane Tiani. Une faveur refusée quelques jours plutôt au ministre des Mines béninois porteur d’un « message d’amitié » du président Talon.
Il fallait faire vite, car Talon à lui seul, a réussi à mettre sens dessus dessous les relations fraternelles entre les peuples béninois et nigériens, au point ou la confiance est totalement rompue entre Niamey et Cotonou. Du coup, l’ouverture de la frontière et celle du robinet du brut, principaux espoirs des deux peuples, sont renvoyées aux calendes.
A lire entre les lignes de la presse béninoise, les deux personnalités sont venues à Niamey, pour éteindre le feu allumé par leur impertinent président.
Ils devront notamment négocier la réouverture de la frontière et la reprise de l’exportation du pétrole brut nigérien via leur pays…Bref, un retour à la normale!
Même si les autorités de Niamey semblent apprécier l’initiative, en atteste le tapis rouge qui leur a été déroulé, plusieurs observateurs sont cependant sceptiques sur l’issue de leur mission. Sans des gages formels sur le départ des troupes françaises du nord du bénin, on voit mal les autorités nigériennes accepter l’ouverture de leur frontière, surtout avec la multiplication des attaques terroristes. C’est désormais une certitude pour les sahéliens, tous les terroristes sont recrutés, entrainés, armés et payés par la France, à partir du Niger hier, aujourd’hui à partir du bénin.
S’agissant du pétrole, là aussi, le Niger exigera la garantie totale que Talon ne volera pas un seul baril du brut qui sera acheminé au port de Semé. Difficile à gober pour quelqu’un qui projette déjà de construire sa propre raffinerie de pétrole pour la circonstance. D’ailleurs Niamey est actuellement en train de dépoussiérer ses anciens accords avec le Tchad pour le transport de son brut jusqu’au port de Kribi au Cameroun.
Même si le séjour à Niamey des deux émissaires va contribuer à détendre l’atmosphère, pour beaucoup d’observateurs nigériens, le retour à la normale entre leur pays et le bénin, est difficilement envisageable avec Patrice Talon au pouvoir. Il a fait trop de mal à leur pays!