(1ere partie)
Depuis la rébellion d’Evgueni Prigojine conte le Kremlin, plus personne n’ignore le nom du groupe paramilitaire qu’il avait fondé : Wagner. Connu pour son engagement militaire et ses exactions en Ukraine et en Afrique, il est progressivement remplacé par l’Africa Corps depuis la mort suspecte de ses deux leaders.
Pour comprendre ce que c’est l’Africa Corps, un point sur la présence russe en Afrique et la nature de Wagner s’impose.
« Si on fait exception de l’époque soviétique, la présencerusse contemporaine en Afrique débute entre la fin des années 2010 et le début des années 2020. Le moment clé de la présence que nous observons aujourd’hui se situe fin 2017 début 2018 avec le déploiement du groupe Wagner en république centrafricaine, qui illustre une présence non-officielle de la Russie en Afrique. La présence officielle russe, manifestée par le sommet Russe-Afrique de Sotchi d’octobre 2019, prends aussi la forme de partenariat économiques et de coopérationmilitaire plus anciens, comme avec l’Algérie, l’Égypteou l’Afrique du Sud », explique Maxime Audinet, chercheur à l’Institut de recherche stratégique de l’ÉcoleMilitaire (IRSEM) et spécialiste de la Russie.
Il précise que « quant à Wagner, ils se présentent comme une société militaire privée mais n’en n’ont jamais été une. C’est un acteur hybride, un groupe paramilitaire qui agit dans une zone grise et auquel l’état russe a déléguéune partie de ses fonctions régaliennes (usage de la force, violence) dans des régions ou ils ne souhaitaient pas s’engager officiellement ».
Au Mali par exemple, un déploiement de ce groupe a eu lieu à partir de décembre 2021. C’est cette extension de la présence russe qui, combinée à des multiples d’autres facteurs endogènes, va remettre en question la présencede la France et accélérer le retrait de ses forces armées avec la fin de l’opération barkhane.
La galaxie Prigojine va ainsi s’implanter durablement et développer une présence à trois dimensions : mercenariat, extraction de matières premières et influence.