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LA MALÉDICTION DU HOLD-UP ELECTORAL A TRANSFORMÉ LE CHAMPION DU PRIX MO IBRAHIM EN UN PUTSCHISTE

By Oumar Moctar

Le président Mohamadou Issoufou a été élu président de la République du Niger pour deux (2) mandats réguliers pendant la période de 2011 à 2020.
Vu ses efforts dans l’activation des accords commerciaux entre les États membres de l’Union africaine l’Union Africain l’a honoré par l’attribution du titre « héros de la zone de libre-échange continental africaine (Zlecaf) » et a aménagé une place mémorielle à son siège social dans la capitale du Ghana en 2021 pour son hommage.

Il est le sixième (6) vainqueur du prix Mo Ibrahim, qui honore et célèbre le leadership africain. Le prix Mo Ibrahim vise à honorer les dirigeants exceptionnels qui ont développé leurs pays pendant leurs mandats, promu la démocratie et protégé l’État de droit pour l’intérêt commun de leur peuple.

Dans sa déclaration publiée après la récompense, le comité de lauréat a salué le leadership exceptionnel que le président Mohamadou Issoufou a montré après avoir trouvé son pays dans une économie le plus faible du monde, car il a fait face à des défis qui semblaient difficiles à solutionner. Tout au long de ses deux Mandats, il a réussi à améliorer la croissance économique et a montré un engagement ferme pour la stabilité régionale, le respect de la Constitution et la défense de la démocratie africaine.

Après avoir annoncé la décision, le chef du comité de lauréat, ancien président du Botswana Festus Mogae a commenté: «Le président Mohamadou Issoufou a conduit son peuple à la voie du progrès, répondant aux questions politiques et économiques les plus audacieuses, notamment l’extrémisme et la désertification accrue , le taux du peuple nigérien vivant en dessous du seuil de pauvreté a diminué de 48% à 40% dans les dix (10) ans de sa gouvernance.

Le président Issoufou a été élu démocratiquement président de la République en 2011, après plusieurs années de régime militaire au Niger. Il a été élu pour un deuxième mandat en 2016 et a démissionné à la fin de son deuxième mandat, conformément à la Constitution.

IMPLICATION DE MAHAMADOU ISSOUFOU DANS LE COUP D’ÉTAT :

Après l’article de Hind fille de Bazoum dont elle a accusé Mahamadou Issoufou, ancien président, d’avoir renversé son père lors d’un coup d’État militaire.
Avant cela, le diplomate français, l’ambassadeur Sylvain Itté, l’avait accusé d’avoir orchestré le coup d’Etat contre son successeur.
Dès les premiers instants du coup d’État, les observateurs se demandent qui est derrière ce coup d’État à l’intérieur ou à l’étranger ?!

La réponse est devenue claire après que le chef de la garde présidentielle s’autoproclamer Président du CNSP. Tout le monde sait que Le Général Abdourahamane Tiani était le chef de la garde présidentielle de Mahamadou Issoufou pour deux Mandats présidentielles réguliers. Ensuite, il l’a recommandé à Bazoum et par confiance, Bazoum l’a maintenu au même poste. Ils ont affirmé avoir déjoué plusieurs coups d’État sous la gouvernance de Mahamadou Issoufou, dont le dernier a eu lieu seulement deux (2) jours avant l’investiture de Bazoum.
Comme ce n’est secret pour personne, Issoufou n’est pas plus fidèle que Bazoum, et si Bazoum est impliqué dans des affaires d’injustice vis-à-vis du peuple nigérien, c’est par le soutien de Mahamadou Issoufou.

Et le fait que le Général Tiani ne s’est préoccupe pas de la patrie à l’époque de Mahamadou Issoufou, c’est quand Bazoum a pris la relève et a voulu le mettre en retraite que son sentiment de patriotisme est réveillé sans précédent. Et on constate qu’après son coup d’Etat renversant Bazoum, il ne s’est pas mis entièrement aux exigences du peuple pour ne pas toucher son maitre, Mahamadou Issoufou.

Toutes ces déclarations et preuves indiquent clairement l’implication de Mahamadou Issoufou dans le coup d’Etat contre son successeur, Mohamed Bazoum, et la succession du Général Tiani, par le plan de Mahamadou Issoufou.

HOLD-UP ELECTORAL :
L’opposition nigérienne estime que Mahamadou Issoufou a remporté sa deuxième Mandat en 2016 par un Hod-Up électoral, car son rival, Hama Amadou, a été emprisonné et s’est présenté aux élections en prison. Lorsqu’ils ont atteint le second tour, l’opposition a appelé au boycott des élections à cause des violations constatées au cour du premier tour, et malgré cela, Issoufou a affirmé sans vergogne qu’il a remporté les élections avec 92% contre lui-même.
En effet, les signes de fraude électorale de la part de son successeur sont apparus dès 2017, après le début du second mandat de Mahamadou Issoufou, comme l’ont affirmé plusieurs analystes, dont le journaliste sportif Baba Alpha ; après avoir déclaré leurs intentions, il a été emprisonné, sa nationalité lui a été retirée, puis il a été expulsé vers le Mali.
Le projet de Mahamadou Issoufou a commencé avec la nomination du candidat présidentiel du parti au pouvoir, Mohamed Bazoum, à la Commission Electorale Indépendante sous sa supervision au ministère de l’Intérieur. Il était en ce temps ministre de l’Intérieur et n’a pas démissionné de son poste bien qu’il soit le candidat potentiel du Parti jusqu’à ce qu’il ait fait un an(1) avant la tenue des élections. Puis il a désigné à sa place son ami, camarade du parti et son ministre délégué de l’Intérieur, Alkache Alhada Pour poursuivre leur projet sous la supervision de leur maître Mahamadou Issoufou, Président de la République.
L’opposition a failli boycotter les élections parce qu’elle savait que les résultats étaient connus l’avance. J’aurais aimé qu’elle le fasse, surtout après que le tribunal a rejeté la candidature du chef de l’opposition Hama Amadou.

Après les négociations et les séances de dialogue national, la coalition de l’opposition a entamé le cirque électoral, plus de trente (30) candidats ont déclaré de se soutenir mutuellement, et tous celui qui passera au second tour sera soutenu par les autres, et ont dénommée leur Coalition « La Coalition pour une Alternance Politique (CAP20-21) ».

Lorsque la candidature du leader de l’opposition Hama Amadou a été rejetée, celui-ci a appelé ses électeurs à voter pour Mahamane Ousmane ; si Issoufou n’avait pas corrompu les institutions de l’État, Ousmane aurait été élu président dès le premier tour, comme cela s’est produit récemment au Sénégal !
Mais Assoufou n’était guère satisfait du passage au second tour entre Bazoum et Ousmane.
Tous ceux qui connaissent la vie politique nigérienne savent qu’il est impossible pour le candidat du parti Taraya d’emporter les élections sur le candidat de l’Alliance de l’opposition. Ce n’est pas, comme le prétendent Taraya et ses sympathisants à l’intérieur du pays et à l’étranger, que Bazoum souffre de racisme, mais à cause de la corruption du parti Taraya et de son candidat chantant le slogan de la continuité de la politique du parti ; Alors que le slogan de l’opposition est le changement.
Mahamadou Issoufou a racheté les voix des partis politiques, à savoir le troisième, Seini Oumar, et le quatrième, Albadé Abuba.

Cependant, leurs électeurs ont refusé de voter pour Bazoum car ils n’aiment pas la politique de Mahamadou Issoufou. Ils ont trompé le monde extérieur en leur faisant croire que tant qu’ils s’allieraient au parti Taraya, ils obtiendraient une majorité sur la base de (mon élection est pour vous, ainsi que à votre choix). Or, si la constitution nigérienne a stipulé cette règle, le second tour n’est pas nécessaire. Le second tour aurait été constitué des négociations uniquement entre les deux candidats ; Mais la vraie règle est la suivante (mon élection pour vous ne signifie pas l’élection pour votre choix).

Et c’est la dernière règle qui a été appliquée par les électeurs de Seini Oumar et Albadé Abuba, après le rachat des voix de leurs dirigeants ; Ils les ont abandonnés et votés pour le candidat de l’opposition, Mahmane Ousmane.

PLAN DE MAHAMADOU ISSOUFOU DANS LA DESIGNATION DE BAZOUM COMME SON SUCCESSEUR EN FORME :

Avant que Mahamadou Issoufou ne procède à son Hold-Up électoral, il a implanté des bases qui vont lui permettre, lui et ses conseillers, de contrôler son successeur, dont les plus importantes sont :
 Il a choisi d’élire Bazoum au sein du parti parce qu’il sait que Bazoum ne dispose pas d’une majorité pour le protéger d’un Coup d’État.
 Il a divulgué ses pièces d’Etat Civil à l’opposition afin qu’elle remette en question son patriotisme et son éligibilité à se présenter constitutionnellement aux élections présidentielles.
 Il a organisé un coup d’État artificiel déjoué deux (2) jours avant l’investiture présidentielle de Bazoum.
A travers ces points Issoufou a limité les pouvoirs de Bazoum et l’a convaincu qu’il était rejeté à la fois dans le registre d’état civil et par les institutions militaires ; Cela lui permettra de lui imposer la soumission et l’exécution de ses ordres, ainsi Bazoum va rester un président en forme pendant que Mahamadou Issoufou poursuit sa présidence, souvent en coulisses et parfois directement.

RAISONS DE LA MALÉDICTION DU HOLD-UP ELECTORAL :

Bazoum est arrivé au pouvoir comme le souhaite son prédécesseur, lui laissant un large héritage de corruption administrative et financière.
Le premier désaccord entre Bazoum et Issoufou concernait la nomination du Premier ministre, car ils étaient entendus avec Albadi Aboba que s’il les soutenait au second tour, il deviendrait Premier ministre. Ils étaient également entendus avec Seini Oumar qu’il deviendrait président de l’Assemblé Nationale. Ils ont ténu la promesse donnée à Seini Oumar ; Mais Issoufou a trahi Albadi Aboba et a voulu nommer son fils premier ministre, et Bazoum s’y opposait.

C’était ça, qui a entraîné un retard dans la nomination du Premier ministre ; au lieu que le président le nomme lors de l’investiture, il est resté suspendu pendant 48 heures, après quoi le cousin de Mahamadou Issoufou est devenu Premier ministre, M. Ahmadou Mahamadou, en guise de compromis.
Ensuite Bazoum a voulu légitimer les forces étrangères qui, selon lui, étaient déployées dans le pays sans aucune accord légitime. Il a consulté le Parlement et, la majorité imaginaire a voté. Alors que l’opposition, qui représente véritablement la volonté du peuple nigérien, a refusé de voter.
Bazoum est pleinement conscient que même si Issoufou lui a facilité la succession au pouvoir avec des restrictions, il est responsable de ses décisions et pouvoirs de Président de la République.
C’était ça qui a élargi le conflit, car Issoufou veut que Bazoum supporte l’amende, et s’accapare lui seul du profit.

De là, est née une tension d’influence entre les deux partis ; Issoufou prend conscience que Bazoum a commencé à gagner la confiance des nigériens et à avoir une certaine popularité, il y a même une partie du peuple nigérien qui critique Bazoum par le fait qu’il n’a pas demandé des comptes à Issoufou.
Bazoum a commencé à prendre ses décisions sans parler à son prédécesseur, au contraire, l’affaire a tendu parfois à une désobéissance à ses ordres concernant l’Affaire du pétrole nigérien et le maintien de Tiani à la tête de la garde présidentielle.

DERNIERS INSTANTS :

Selon une source proche de la présidence, des renseignements sont parvenus à Bazoum le prévenant qu’un coup d’État est en préparation par la garde présidentielle. Tout ce qu’il avait fait était de décrocher le téléphone et appeler Issoufou, et Issoufou a nié la nouvelle ; L’agent des renseignements lui a dit que peut-être la garde présidentielle n’était qu’un envoyé de Mahamadou Issoufou ; Mohamed Bazoum a dit : « Je sais ça, mais, je ne veux pas que la trahison parvient de ma part» L’appel téléphonique de Bazoum à Issoufou c’est juste pour l’informer qu’il est au courant de son complot, mais, il le laisse lui et sa conscience !»

Mercredi matin 26/07/2023, le Général Tiani s’est présenté à Bazoum et l’a empêché de se déplacer de son domicile à son bureau.
A cet instant Bazoum a appelé Issoufou pour lui raconter ce qui s’est passé. Issoufou lui a affirmé qu’il a échoué dans les négociations avec le Général.
Les condamnations internationales du Coup d’État ont commencé et l’Union européenne a rencontré Issoufou et l’a informé qu’elle ne reconnaîtrait pas le coup d’État et elle ne reconnaîtra aucun autre président à part Bazoum.

La CEDEAO a dénoncé le coup d’État et a même menacé d’intervenir militairement.

Les actes de l’Union européenne et de la CEDEAO portent une accusation dissimulée selon laquelle Issoufou est derrière cette affaire de Coup d’Etat. Ils ont tenté de l’intimider en imposant un embargo sur son peuple et l’ont dit directement, il ne va pas réussir facilement dans ce complot aventureux.
Malgré tout, Issoufou a poursuivi son complot, ignorant tous ces avertissements et tous les maux du peuple nigérien.

TENTATIVE DE DEMISSION DE BAZOUM :

Bazoum a refusé de signer sa démission et a jusqu’à présent résisté à toutes les pressions.
Issoufou a tenté de lui envoyer une délégation de chefs traditionnels ; afin de leur soumettre sa démission ; mais, Bazoum a supplié la délégation de ne pas y assister. Car il ne veut pas rejeter leur demande après leur arrivée, par conséquent ; elle ne s’est pas présentée.

C’est peut-être de cette délégation que la correspondante turque de TRT a entendu parler et a affirmé qu’elle avait réussi ses efforts, après il s’est avéré que la nouvelle a été publiée sans fondement.

Ils l’ont menacé de haute trahison, ont affirmé qu’il avait tenté de s’enfuir, avec tout il a refusé de signer sa démission. Après l’échec de ces tentatives, ils ont créé la Cour Suprême de l’État dans le but de lever son immunité puis le priver de ses droits civils et constitutionnels.

Nous attendons la décision qui sera prise le 07/06/2024.
Tout cet exposé pour qu’il apparaît à l’observateur qu’il existe une lutte de pouvoir entre les camarades du parti Taraya, et c’est le peuple nigérien qui en est la victime.

LA MALEDICTION DU HOLD-UP ELECTORAL :

A cause d’un égoïsme et une cupidité excessifs, que cette malédiction suit l’ancien président Mahamadou Issoufou, après avoir occupé tous les postes locaux de haut niveau, jusqu’à devenir chef d’Etat, président de la république, et ainsi remporté des titres, récompenses et médailles internationales. Après tout ce long voyage, il est revenu se vautrer dans la boue du complot putschiste contre son successeur, le président déchu Mohamed Bazoum.

  • Issoufou allait remis pacifiquement le pouvoir au candidat de l’opposition élu par le peuple, Mahamane Ousmane.
  • Issoufou gardera sa place de champion de la bonne gouvernance, comme l’a déclaré la Fondation Mo Ibrahim, après avoir désigné Bazoum comme son successeur en forme.
  • Il a refusé de mettre au peuple nigérien leur droit d’élire Mahamane Ousmane et son allié Hama Amadou qu’il a choisi, il a confisqué leurs voix de vote et les a attribuées à Bazoum.
    En revanche, le droit du peuple a paru comme une malédiction qui poursuit Issoufou et le stigmatise comme l’architecte du Hold-Up électoral et le cerveau du Conseil de Coup d’État !


Écrit M. Oumar Moctar

MEMBRE DU BUREAU NATIONAL DU PARTI DU RENOUVEAU DEMOCRATIQUE ET REPUBLICAIN.

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