Les sept Sages du Conseil constitutionnel du Sénégal ont annulé le report de l’élection présidentielle adopté le lundi 5 février par l’Assemblée nationale.
Le 15 février dernier, le Conseil constitutionnel a jugé « contraire à la Constitution », la loi portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la loi fondamentale, à l’effet de décaler » la Présidentielle. En même temps, les sept sages ont annulé le décret pris le 3 février par le président de la République afin d’abroger le décret portant convocation du corps électoral pour le 25 du même mois et invité les « autorités compétentes » à organiser une élection « dans les meilleurs délais ».
Dans un communiqué de la présidence de la république, le chef de l’Etat s’est engagé à exécuter la décision du Conseil constitutionnel.
Le parlement dit prendre acte de cette décision, « quand bien même elle porte le signe d’un revirement jurisprudentiel quant au contrôle de constitutionnalité d’une loi constitutionnelle ».
« Aussi, remet-elle en cause la souveraineté du pouvoir constituant de l’institution parlementaire », ajoute le communiqué de l’Assemblée nationale, réaffirmant son « attachement aux valeurs de démocratie et plus particulièrement à la séparation des pouvoirs ».
Pour l’Assemblée nationale, « le dialogue initié » par le président Macky Sall « se situe dans ce prolongement », assurant qu’il (ce dialogue) sera amplifié, afin de garantir une élection apaisée, libre, inclusive, transparente et démocratique ».
Un total de 93 dossiers de candidature ont été déposés auprès du Conseil constitutionnel
Après examen des parrainages, 21 en ont été validés qui n’en a validé que 21, le 12 janvier. Huit jours plus tard, le 20 janvier, le Conseil publie une liste définitive de 20 candidats. Pour double nationalité, Karim Wade, candidat du parti démocratique sénégalais et fils de l’ancien président voit sa candidature rejetée. Ce rejet viendra ensuite chambouler le processus électoral quand le chef de l’Etat décida, le 3 février, à la veille du démarrage de la campagne électorale, d’abroger le décret convoquant les électeurs au 25 février…