La pêche est une activité économique très importante dans la région de Diffa.
Les productions piscicoles de la région de Diffa proviennent essentiellement du lac Tchad, de la rivière Komadougou Yobé, des nombreuses mares semi permanentes et de quelques mares permanentes.
Les espèces de poissons pêchés sont dominées par :
- Les clarias sp, KOUMOUDOU en kanouri et TARWADA en haoussa ;
- Les carpes ou tilapias, NGASKA en kanouri et KARFASSA en haoussa ;
- Et heterotis niloticus, BADJA en kanouri et BARGUI en haoussa.
La majeure partie du poisson produit de la pêche est transformé sur place par les pécheurs. Les poissons fumés sont ensuite expédiés vers les marchés du Nigeria et ceux des autres régions du Niger.
L’activité de vente de poissons frais est pratiquée par les femmes qui parfois parcourent des dizaines de kilomètres chargées de leurs marchandises pour se rendre dans les marchés. Cette activité de vente de poisson frais est très lucrative pour les femmes des villages riverains. Elle permet d’assurer les besoins quotidiens des familles.
La pratique de la pêche est annuelle dans le lac Tchad, tandis qu’elle est saisonnière sur la Komadougou yobé. Les études antérieures ont montré que 80% de poisson produit dans le lac Tchad sont transformés sous forme fumé puis exporté vers le Nigeria (Kiari Fougou, 2009, 2014).
A partir de 2013, les exactions causées de boko haram ont affecté le lac Tchad et son environnement régional et en particulier sa partie nigérienne et le pourtour immédiat de la Komadougou dans la région de Diffa. Ainsi en Mars 2015, les autorités nigériennes ont interdit formellement la pêche dans la région du lac Tchad.
Avec la reprise légale de la pêche en 2019, on assiste à la création des nouveaux marchés de collecte de poisson à N’guigmi, Bosso, Kindjandi, Toumour et la reprise du marché central de Diffa qui était apparu en 2014 et avait disparu en 2015 suite aux arrêts de la pêche.
L’étude de Kiari Fougou a estimé à 2450,891 tonnes de poisson fumé pour la période de Mars à Décembre2019 pour une valeur de près de 5 milliards de FCFA en 10 mois.
Au défi sécuritaire qui menace la pêche, il faut aussi ajouter d’autres facteurs qui réduisent la contribution de la pêche dans le combat engagé par notre pays contre la pauvreté.
De ces facteurs, il y a la faible organisation des acteurs de la filière principalement les pêcheurs, un manque de maitrise des techniques modernes de conservation des produits de pêche et aussi la perturbation des écoulements de la Komadougou.