Le meeting du candidat à la présidentielle Moïse Katumbi de ce mardi à Muanda, dans la province du Kongo Central, a été brusquement interrompu, entraînant plusieurs blessés, des dégâts matériels et une détresse parmi les personnes vivant avec un handicap. Les responsabilités sont renvoyées entre le pouvoir et l’opposition.
Selon les proches de Katumbi, les militants de l’UDPS, parti du président Tshisekedi, et du MLC de Jean Pierre Bemba, faisant partie de la coalition gouvernementale, sont accusés d’avoir attaqué la foule venue écouter leur leader en lui lançant des projectiles, avec la complicité de la police.
Cette dernière est également pointée du doigt pour avoir fait usage d’armes à feu et de gaz lacrymogènes afin de disperser un meeting « pacifique », suite à des provocations des militants pro-pouvoir.
Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent une personne ensanglantée suite à une blessure à la tête. Cette personne affirme avoir reçu un projectile plutôt qu’une balle.
Hervé Diakese, avocat de Katumbi et porte-parole de son parti politique, Ensemble pour la République, déplore l’utilisation d’armes à feu par la police pour perturber un rassemblement politique pacifique.
Le gouvernement provincial par ailleurs condamne ces faits et qualifie l’incident d’altercation entre militants d’un parti (sans préciser lequel entre l’UDPS et le MLC) qui organisaient une caravane motorisée et la sécurité de Katumbi. Il accuse la garde rapprochée de Katumbi d’avoir fait usage d’armes à feu.
Après avoir blâmé la garde de Katumbi, le gouvernement provincial a disculpé la police. Un bilan fait état de quelques blessés, dont le brigadier Oliver Basinga qui a été grièvement touché.
La province a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités.
Cet incident à Muanda est le troisième incident grave depuis le début de la campagne électorale. Après les 6 morts à Nbanza-Ngungu suite à un mouvement de foule lors du meeting de Félix Tshisekedi, une autre tragédie a eu lieu à Kindu, où un avocat a perdu la vie lors d’un rassemblement à l’occasion du meeting populaire de Katumbi dans le chef-lieu du Maniema.