Le dernier convoi de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) qui a quitté la ville de Kidal, le 31 octobre dernier, a essuyé plusieurs attaques avant d’arriver à Gao.
Le trajet entre Kidal et Gao, long de 350km, qui habituellement se parcourt en une heure, a été rythmé par six attaques revendiquées par le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), principal allié d’Al-Qaïda au Sahel.
Composé de 850 casques bleus dont une vingtaine de nationalités et d’une centaine de véhicules, le convoi a dû ralentir dans le désert afin d’éviter les mines ou autres engins explosifs improvisés (EEI) souvent enfouis sous le sol.
Au moins 26 casques bleus ont été blessés dont certains grièvement. Une grande quantité d’équipements dont des blindés ont été fortement endommagés par les déflagrations causées par ces engins explosifs.
C’est donc mardi dernier que le convoi est finalement arrivé à Gao, après une semaine de route ponctuée par « l’insécurité, les intempéries et les pannes ». Il faut rappeler que la mission n’avait pas obtenu les autorisations nécessaires pour organiser un pont aérien afin de rapatrier les Casques Bleus, le personnel et le matériel.
Ce retrait de la mission onusienne de la base stratégique de Kidal suscitait déjà quelques convoitises des Forces armées maliennes tout comme des troupes azawadiennes.
Finalement, ce sont ces dernières qui se sont emparé de la base de la Minusma, aussitôt après le départ de celle-ci.
En effet, les autorités maliennes estiment que le calendrier de rétrocession a été violé, et dénoncent le fait que « l’ONU n’ait pas désaffecté la base », conformément aux dispositions des accords.
« Nous avons appris, ce 31 octobre 2023, le retrait de la MINUSMA du camp de Kidal. Nous constatons, une fois de plus et avec beaucoup de regrets, que ce retrait n’a point fait l’objet de rétrocession de cette base aux FAMa comme stipulé dans le calendrier d’occupation des emprises MINUSMA par les FAMa », a regretté Bamako, dans un communiqué.
Bamako considère que cette situation de départ précipité menace la sécurité et la stabilité de la région de Kidal.