Afrique du l’Ouest et Sahel

Sénégal :  Ousmane Sonko débouté par la Cour suprême et la Cedeao 

La Cour suprême a cassé et annulé, vendredi, la décision du tribunal de Ziguinchor qui avait ordonné la réintégration de l’opposant Ousmane Sonko sur les listes électorales.

Selon le président de la Cour suprême, « les deux parties sont renvoyées devant le tribunal hors classe de Dakar pour y être jugées ».

« Le juge n’a pas voulu prendre ses responsabilités et a laissé le soin au tribunal d’instance de Dakar de se prononcer sur le fond », a déclaré l’un des avocats de Sonko, Me Babacar Niang.

Suite à la décision rendue en octobre par le Juge Sabassy Faye du tribunal de grande instance de Ziguinchor, l’Etat du Sénégal avait déposé un recours auprès de la Cour suprême.

Me Faye avait annulé la radiation du Maire de Ziguinchor des listes électorales; ce qui le rendait de facto éligible en tant qu’électeur et candidat à la présidentielle de février 2024.

Il faut rappeler que Sonko était radié des listes électorales en août dernier, après sa condamnation par contumace pour « corruption de la jeunesse ».

Contestant la décision de la Cour de Ziguinchor, l’État sénégalais s’était pourvu en cassation. Il revenait donc à la haute juridiction nationale de statuer sur cette affaire.

Plus tôt ce vendredi, la Cour de justice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a débouté Sonko suite à une plainte.  L’opposant estimait que ses droits humains étaient violés par la justice sénégalaise; ce que la Cour régionale n’a pas reconnu.

En effet, selon un des ses avocats, Me Ciré Clédor Ly « les dictateurs pourraient désormais agir comme l’État du Sénégal l’a fait et se prévaloir de la jurisprudence de la Cour ».

Transféré mardi à la prison du Cap manuel après plusieurs mois au Pavillon spécial de l’hôpital Principal, Sonko qui n’a donc pas assisté à l’audience, a, dans un communiqué rendu public jeudi, lancé un appel « à tous les Sénégalais, à notre fibre patriotique et aux valeurs fondamentales de refus, à se préparer et se tenir debout ce 17 novembre pour préserver notre démocratie».

« Il ne s’agit pas de se lever pour ma personne, elle importe peu ; nous devons nous lever pour une justice équitable, libre et indépendante, pour le droit de vivre dans un pays sans craindre d’être arrêté et emprisonné sans justification. Le droit de vivre sans être contraint à l’exil, à l’emprisonnement ou à la mort ».

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