La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a accéléré dimanche le départ de son dernier convoi terrestre qui a quitté la veille le camp de Tessalit (Nord).
Ce désengagement entre dans le cadre de son retrait du Mali, d’ici la fin de l’année.
Selon l’armée malienne, les autorités ont « entièrement récupéré le camp de Tessalit » samedi, juste après le départ de la Mission onusienne.
Il faut préciser qu’à côté de ce camp abandonné de Tessalit se trouve une unité des Forces armées maliennes (FAMA), présente sur les lieux depuis 2013.
Cependant avant son départ, la Minusma dit avoir pris « la décision difficile de détruire, désactiver ou mettre hors service des équipements de valeur, tels que des véhicules, des munitions, des générateurs et d’autres biens ».
Elle soutient que cette décision est une « option de dernier recours », conformément aux règles de l’ONU.
Ces équipements « ne pouvaient pas être retournés aux pays contributeurs de troupes auxquels ils appartenaient, ou redéployés vers d’autres missions de maintien de la paix », souligne la Mission.
Elle note également que des difficultés d’accès à Tessalit se sont posées aux 200 camions prévus pour récupérer ce matériel, puisqu’ils sont bloqués à Gao depuis le 24 septembre, faute d’autorisation des autorités au vu de la situation sécuritaire dans la région.
Le retrait du camp de Tessalit est le premier dans la région de Kidal et le sixième dans le pays. La Mission avait aussi avancé celui de Ber.
Décidé par le Conseil de sécurité de l’ONU à l’unanimité de ses membres réunis le 30 juin dernier, le retrait de la Minusma du territoire malien a commencé le 1er juillet, suivant un calendrier qui prévoit, après Kidal, la fermeture des camps de Douentza (centre), d’Aguelhok et de Tessalit (nord).
Le retrait des quelque 11.600 soldats et 1.500 policiers composés de dizaines de nationalités qui étaient présents au Mali doit s’échelonner jusqu’au 31 décembre.
Cette décision a été prise à la suite d’une demande soumise à l’ONU par les autorités maliennes de transition, le 16 juin 2023. Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, avait demandé le « retrait sans délai » des Casques bleus.
S’exprimant alors sur le sujet, le chef de la diplomatie malienne avait révélé que « la Minusmasemble devenir une partie du problème en alimentant les tensions intercommunautaires exacerbées par des allégations d’une extrême gravité ».
Le diplomate reprochait à la mission onusienne au Mali des actes « fortement préjudiciables à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale ».
Il avait alors alerté sur une situation qui « engendre un sentiment de méfiance des populations maliennes à l’égard de la Minusma et une crise de confiance entre les autorités maliennes et la mission de la paix de l’ONU ».