Le prix au comptant de l’uranium a atteint 56,25 dollars la livre la semaine dernière, contre 56,15 dollars la semaine précédente.
Cette hausse fait suite au récent coup d’État militaire perpétré au Niger contre le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, et certains analystes prévoient des hausses plus conséquentes à l’avenir.
Même si le Niger est confronté à des troubles politiques, les activités minières se sont poursuivies dans le pays, septième producteur mondial d’uranium.
Selon le cabinet d’études de marché et de conseil, UxC, le prix de l’uranium a doublé au cours des trois dernières années, mais il reste bien en deçà du pic de 140 dollars atteint en 2007.
La société française de combustibles nucléaires, Orano, a déclaré mardi que ses activités opérationnelles se poursuivaient, au moment où la France évacuait ses ressortissants du Niger. Selon Orano, 99 % de son personnel dans le pays est composé de ressortissants nigériens, assurant ainsi la continuité de ses opérations minières.
Jonathan Hinze, président de l’UxC, a déclaré que le prix au comptant n’avait guère changé, en partie parce qu’Orano vend principalement de l’uranium dans le cadre de contrats à long terme et que les mois d’été sont généralement lents sur le marché au comptant.
« Nous pourrions très bien voir des impacts plus importants dans les jours et les semaines à venir », a déclaré M. Hinze à Reuters.
« Tout porte à croire qu’il s’agirait d’un catalyseur pour la hausse du prix de l’uranium, compte tenu de l’équilibre serré entre l’offre et la demande d’uranium à l’heure actuelle », a-t-il ajouté.
L’agence nucléaire de l’Union européenne, Euratom, a déclaré mardi qu’elle ne voyait pas de risque immédiat pour la production d’énergie nucléaire en Europe si le Niger réduisait ses livraisons d’uranium, car les compagnies d’électricité de l’Union disposaient de stocks suffisants pour trois ans.
Le Niger était le deuxième fournisseur d’uranium naturel de l’UE l’année dernière, selon Euratom.
Lundi, la junte qui a pris le pouvoir au Niger a arrêté de hauts responsables politiques, dont le ministre des Mines.