L’opposant sénégalais, Ousmane Sonko, a été arrêté vendredi à Dakar pour avoir « volé le téléphone portable d’une gendarme » et « incitation à la violence ».
Dans un communiqué, le procureur déclare que « depuis un certain temps », des « actes, déclarations, écrits, images, et manœuvres » de la part de Sonkosont « constitutifs de faits pénalement répréhensibles ».
Selon le procureur, Sonko a « volé avec violence le téléphone portable d’une femme gendarme » et a « aussitôt appelé le peuple, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt ».
« Depuis un certain temps, il a été relevé à l’encontre du Sieur Ousmane SONKO des actes, déclarations, écrits, images, et manœuvres circonstances sur plusieurs supports et en diverses. Ces éléments, outre les lourdes conséquences sur l’ordre public, l’intégrité des personnes et des biens, sont constitutifs de faits pénalement répréhensibles », lit-on dans le document.
« Ainsi, ai-je instruit la Sûreté Urbaine du Commissariat Central de Dakar d’ouvrir sans délai une enquête exhaustive pour divers chefs de délits et crimes à son encontre et de toutes autres personnes impliquées raison pour laquelle il a décidé d’ouvrir une enquête pour « divers chefs de délits et crimes », poursuit le document.
Avant son arrestation, dans l’après-midi, Sonko avait déclaré sur les réseaux sociaux que les forces de sécurité présentes devant son domicile l’avaient filmé. Il a précisé avoir « personnellement arraché le téléphone et demandé à la personne de le déverrouiller et d’effacer les images qu’elle a prises », ce que cette dernière a refusé de faire.
« Je demande au peuple de se tenir prêt pour faire face à ces abus sans fin », a-t-il lancé sur les réseaux sociaux.
Un de ses avocats, Cheikh Koureyssi Ba, a précisé sur Facebook que son client était « gardé à vue pour vol de téléphone et appel à l’insurrection » et que l’interrogatoire avait déjà commencé.
Son parti, Pastef-Les Patriotes, qui considère que son président a été « brutalement » arrêté, exige sa « libération immédiate » et appelle les Sénégalais « à résister constitutionnellement contre ces abus et dérives tyranniques ».
Ousmane Sonko a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, un verdict qui le rend inéligible en l’état, soulignent ses avocats et des juristes. Sa condamnation a engendré début juin les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal, qui ont fait 16 morts selon les autorités, une trentaine selon l’opposition.
Les barrières policières placées devant le domicile deSonko depuis le 28 mai pour des raisons « d’ordre public et de sécurité nationale » avaient été levés lundi.