Le Burkina Faso a salué dimanche la « décision courageuse » du Mali qui demande « le retrait sans délai » de la MINUSMA, la mission onusienne au Mali.
« Le gouvernement du Burkina Faso prend acte de la demande de +retrait sans délai+ de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et salue cette décision courageuse formulée par les autorités maliennes de transition », lit-on dans un communiqué rendu public ce 18 juin 2023 et signé du porte-parole du gouvernement burkinabè, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.
Le document ajoute que « le gouvernement burkinabè félicite le Mali pour ce choix assumé, qui est conforme à la vision stratégique de l’Etat malien dans la lutte contre le terrorisme et pour la restauration de la paix et de la sécurité au Sahel ».
A cet effet, les autorités burkinabè encouragent « le gouvernement et le peuple frère du Mali dans cette affirmation de la souveraineté de l’Etat malien et l’expression de la volonté des Maliennes et des Maliens à être les seuls maîtres de leur destin », poursuit le communiqué.
Le Burkina invite par ailleurs la communauté internationale « au strict respect des choix opérés par le Mali ».
Pour le gouvernement burkinabè, cette décision des autorités maliennes est l’expression d’un choix assumé et en lien avec la vision de l’Etat malien dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la sécurisation du Sahel.
Dans cette logique, le Burkina Faso demande également le retrait de ses troupes déployées au Mali dans le cadre de la MINUSMA.
« Le Burkina Faso, pour sa part, demande au Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies de bien vouloir prendre les dispositions utiles pour le retrait des troupes burkinabè engagées au Mali dans le cadre de la MINUSMA »,lit-on dans le communiqué du gouvernement burkinabè.
S’exprimant vendredi devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le ministre malien des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, ademandé le départ de la Minusma, dénonçant « l’échec » de la mission des Nations unies à répondre au défi sécuritaire du Mali.
« La MINUSMA semble devenir partie du problème en alimentant les tensions communautaires exacerbées par des allégations d’une extrême gravité et qui sont fortement préjudiciables à la paix à la réconciliation et à la cohésion nationale du Mali », a déclaré le chef de la diplomatie malienne devant les membres du Conseil de sécurité.
Le ministre a ajouté que le gouvernement malien était cependant disposé à coopérer avec les Nations unies dans cette perspective.
Pour sa part, le Représentant spécial de l’ONU pour le Mali, El-Ghassim Wane, a soutenu vendredi devant le Conseil de sécurité de l’ONU que « le moment est évidemment particulier pour la Mission, coïncidant avec les discussions sur le renouvellement de son mandat, ainsi que pour le Mali, qui continue de faire face à de complexes défis sécuritaires et autres ».
« Après presque dix ans de présence, je voudrais souligner que la MINUSMA, comme toutes les autres opérations de maintien de la paix des Nations unies, a vocation à créer les conditions de son départ en aidant le Mali à assurer la sécurité de sa population et de son territoire, ainsi qu’à poser les jalons d’une stabilité durable. C’est à cette tâche qu’il importe plus que jamais de s’atteler de façon volontariste et dans un esprit de concertation, de coopération et de complémentarité », a précisé M. Wane
Selon lui, la persistance de l’insécurité affecte évidemment négativement la situation humanitaire. À la date de mai 2023, le nombre de déplacés internes s’élevait à 375 539 personnes, se trouvant pour 55 % d’entre elles dans les régions du Centre et 40 % dans celles de Gao, Kidal, Ménaka et Tombouctou.
Les membres du Conseil de sécurité devaient d’ailleurs se prononcer le 29 juin 2023 sur un renouvellement du mandat de la mission de maintien de la paix qui expire le 30 juin 2023.
Il faut rappeler que la MINUSMA est une opération de maintien de la paix des Nations unies au Mali, créée par la résolution 2100 du Conseil de sécurité, du 25 avril 2013. Elle intervient dans le cadre de la guerre du Mali pour appuyer le processus politique dans ce pays.