Le Président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, condamne fermement les déclarations choquantes faites par le président tunisien Kaïs Saïed contre des compatriotes Africains.
Dans un communiqué parvenu à la rédaction, Moussa Faki Mahamat estime que ces déclarations vont à l’encontre de la lettre et de l’esprit de l’Union Africaine et de nos principes fondateurs.
« Au nom du Président, la Vice-Présidente, Dr Monique Nsanzabaganwa, et la Commissaire de l’UA pour la Santé, les Affaires Humanitaires et le Développement Social, Amb. Minata Samate, ont reçu le Représentant Permanent de la Tunisie accrédité auprès de l’Union Africaine afin d’exprimer les vives préoccupations de l’Union Africaine quant à la forme et le fond de la déclaration ciblant des compatriotes Africains, nonobstant leur statut légal dans le pays », a-t-il précisé.
Le Président rappelle à tous les pays, en particulier aux États membres de l’Union Africaine, qu’ils doivent honorer les obligations qui leur incombent en vertu du Droit International et des instruments pertinents de l’Union Africaine, à savoir traiter tous les migrants avec dignité, d’où qu’ils viennent, s’abstenir de tout discours haineux à caractère raciste, susceptible de nuire aux personnes, et accorder la priorité à leur sécurité et à leurs droits fondamentaux.
Il a en réitéré l’engagement de la Commission à soutenir les autorités tunisiennes en vue de la résolution des problèmes de migration afin de rendre la migration sûre, digne et régulière.
Pour rappel, s’exprimant le 21 février lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale le président tunisien a tenu des propos racistes envers les migrants subsahariens qui ont suscité l’indignation en Tunisie et en Afrique
Selon lui, « des hordes de migrants clandestins » débarquent en Tunisie et fomentent «un plan criminel pour changer la composition du paysage démographique en Tunisie ».
Pour y remédier, il a promis « des mesures urgentes » pour faire cesser l’immigration subsaharienne qu’il perçoit comme une « source de violence, de crimes et d’actes inacceptables ».
Des centaines de personnes ont manifesté ce weekend dans les rues de la capitale Tunisie pour dénoncer les propos racistes et fascistes du président à qui ils réclament des excuses.