Dakar abrite depuis la 2e Conférence internationale de Dakar sur l’agriculture, sur le thème : Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience. Une rencontre qui se tient en présence de plusieurs chefs d’Etat, de chefs de gouvernement, du SG des Nations–Unies, M. Antonio Guterres, mais aussi et surtout du Président Michael Higgins d’Irlande, dernier pays non régional à adhérer à la BAD, pour en devenir le 81e membre. Une participation qui, selon le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, « marque tout l’intérêt que nous accordons, ensemble, au secteur vital de l’agriculture, pour en faire une source de résilience conjoncturelle, mais surtout une base de souveraineté alimentaire à long terme». Le chef de l’Etat sénégalais a également salué la présence du Président du Groupe de la BAD, co organisateur de la conférence, «pour la priorité élevée qu’il continue d’accorder à l’agriculture et à la sécurité alimentaire. De toute évidence, cette priorité est devenue aujourd’hui une urgence de première nécessité, alors que nos pays subissent de plein fouet l’effet combiné du changement climatique, de la pandémie et d’une guerre majeure» a souligné le chef de l’Etat.
Selon le Rapport mondial sur la crise alimentaire en 2022, jusqu’à 205 millions de personnes à travers le monde pourraient faire face à l’insécurité alimentaire. S’y ajoutent la pénurie d’engrais et la hausse vertigineuse des prix qui plombent la production agricole. Cette crise sans précédent, dira le président Sall « nous édifie sur l’urgence pour notre continent de mettre fin à sa dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur, d’apprendre à se nourrir par lui-même, et mieux encore, de contribuer à nourrir le monde. Nous en avons le potentiel. Nous sommes 1,4 milliard d’habitants établis sur plus de 30 millions de km2, avec plus de 60% des terres arables non exploitées de la planète et d’abondantes ressources hydriques. C’est d’ailleurs tout le paradoxe d’un continent qui continue d’importer l’essentiel de ses produits alimentaires» a dit Macky Sall. Pour renverser la tendance, le chef de l’Etat rappelle, la Déclaration de Maputo de juillet 2003 qui avait souligné que pour transformer le potentiel agricole de l’Afrique en réalité, il faut allouer au moins 10% du budget national à l’agriculture. A titre d’exemple, au chef de l’Etat de relever qu’au Sénégal la part des investissements agricoles dans le budget général d’investissement s’élève à 12%. De plus, en deux ans l’Etat a augmenté de 75% le financement de la campagne agricole d’hivernage, afin d’accélérer sa marche vers la souveraineté alimentaire. A l’échelle africaine, le président en exercice de l’UA, Macky Sall a salué le Plan d’urgence de la BAD sur la sécurité alimentaire qui a permis de mobiliser à ce jour 1,6 milliard de dollars en faveur de 30 pays, dont 15 ont déjà procédé au décaissement. Ainsi, dira Macky Sall, « Il est tout aussi heureux que Dakar II soit un Sommet orienté vers l’action, avec la signature de Compacts de livraison de produits alimentaires et agricoles afin de stimuler la production et le commerce de ces produits. En outre, je rappelle à l’attention de notre conférence la Déclaration conjointe sur la sécurité alimentaire issue du Sommet Etats-Unis-Afrique de décembre dernier, visant deux objectifs principaux».
En effet, selon lui, à court terme, « il s’agit de répondre aux besoins immédiats d’importation d’engrais et de produits alimentaires aux conditions normales du marché. A moyen et long termes, la Déclaration nous engage à travailler ensemble, et de concert avec d’autres partenaires, en vue d’améliorer de façon durable l’investissement dans le secteur agricole pour assurer la souveraineté alimentaire de notre continent. » a dit le chef de l’Etat, président de l’UA