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Afrique du l’Ouest et Sahel

Peu de Maliens ressentent l’impact des revenus miniers et souhaitent plus de transparence

Wakanga / Mali

Question : Les Maliens profitent-ils convenablement des retombées de l’exploitation des ressources minières ?

Le secteur minier du Mali reste très productif et génère des revenus importants. La Loi de Programmation décennale de développement industriel du secteur minier (2018-2028) consacre une nouvelle stratégie de développement des secteurs minier et pétrolier. Ainsi le secteur minier contribue à hauteur de 94,5% au budget national, soit 271,731 milliards de Francs CFA (Données de conciliation ITIE, 2017). Cependant, selon les derniers résultats d’une enquête d’opinion menée par Afrobarometer au Mali, la majorité des Maliens dénoncent une répartition inéquitable des revenus tirés de l’exploitation minière.

Au regard des nombreuses plaintes et complaintes récurrentes des populations riveraines des différentes mines exploitées au Mali, un peu plus 50% des citoyens ne ressentent pas dans leur quotidien la redistribution des retombées financières de l’exploitation minière., selon l’enquête d’Afrobarometer. La Loi n° 2015-35 du 16 juillet 2015 prévoit d’ailleurs dans son article 69 que le plan de développement communautaire, élaboré par le demandeur d’une autorisation d’exploitation en concertation avec les communautés et les autorités locales et régionales, propose un plan d’actions visant, d’une part, à améliorer les conditions de vie et, d’autre part, à promouvoir des mutations positives dans les structures économiques et sociales situées dans les communes et la région dans lesquelles est situé le périmètre de l’autorisation d’exploitation concernée.

Ainsi, les sociétés extractives sont tenues entre autres obligations de réaliser des programmes sociaux et de favoriser le recrutement du personnel local.

Sur le plan des infrastructures routières, par exemple, les zones de production d’or sont les moins nanties, notamment les populations de Kéniéba (Kayes) et de Fourou/Syama (Kadiolo/Sikasso).

En effet, nombreux sont les Maliens qui souhaitent que l’Etat (actionnaire des sociétés minières) et ces sociétés d’exploitation se donnent la main pour que ces zones soient des pôles de développement socio-économique et culturel par excellence.

Il est vrai que, ces dernières années, les sociétés minières ont fait beaucoup d’effort dans le sens de mieux assumer leurs responsabilités citoyennes. Mais, cela n’est pas suffisant par rapport aux bénéfices réalisés sur leurs exploitations, notamment l’or qui continue de profiter de la crise économique mondiale comme valeur refuge.

L’utilisation peu judicieuse des fonds versés aux différentes collectivités territoriales est par ailleurs attribuable à un manque de transparence dans leur gestion des revenus.

En définitive, il est facile de constater que l’or par exemple ne puisse pas briller pour le Malien lambda.

Toutefois, une certaine frange de la population malienne dont des officiels estime que les retombées financières de l’exploitation minière se traduisent par des subventions des produits des denrées des premières nécessitées, les carburants, l’effort de guerre, la prise en charge de la sécurité des biens et des personnes, la construction des routes. En clair, toutes ces dépenses proviennent pour la plupart du budget national alimenté à 94,5% par les revenus miniers. En outre, ces revenus contribuent au développement local, avec la construction des écoles, des centres de santé, l’approvisionnement en eau potable, l’assainissement, etc. Mais les réalisations sont méconnues par la majorité de la population faute d’une communication appropriée.

L’enquête d’Afrobarometer révèle que certains Maliens profitent des retombées financières de l’exploitation minière mais sans le savoir. Puisque la plupart des localités qui bénéficient de l’accompagnement des sociétés minières ignorent totalement que les réalisations faites dans leurs localités viennent de l’appui des dites sociétés. Des autorités locales communiquent peu sur les sources de financement des infrastructures réalisées. Alors qu’elles sont construites par les sociétés minières qui font également des appuis directs et indirects aux différentes communautés locales, sans compter la création de quelque 15000 emplois.

Afrobarometer est un réseau panafricain et non-partisan de recherche par sondage qui produit des données fiables sur les expériences et appréciations des Africains relatives à la démocratie, à la gouvernance et à la qualité de vie. Huit rounds d’enquêtes ont été réalisés dans un maximum de 39 pays depuis 1999. Les enquêtes du Round 9 (2021/2022) sont en cours. Afrobarometer réalise des entretiens face-à-face dans la langue du répondant avec des échantillons représentatifs à l’échelle nationale.

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