La région de Kidal est la 9ème région du Mali avec une Population estimée à 100000 habitants en 2021. Elle comprend 4 cercles à savoir ABEIBARA, TESSALIT, TIN-ESSAKO et KIDAL. Le cercle le plus peuplé est celui de TESSALIT. Aguelhoc (Commune du cercle de Tessalit) est la 2ème commune la plus peuplée de la région avec plus de 15000Habitants en 2021.
Q1: Selon les rapports du ministère malien de la Santé, il n’y a pas de données relatives au COVID-19 à Aguelhoc. À cet égard, j’ai quelques questions ici que je voudrais porter à votre attention :
Est-il difficile de collecter des données sur les cas de COVID ou n’y a-t-il pas d’incidence de COVID dans cette région ?
S’il y avait des difficultés à collecter des données, il pourrait me direquels sont les obstacles ?
R1: C’est pas difficile de collecter les données sur la COVID car nous faisons la surveillance épidémiologique et les données sont transmises de façon hebdomadaire. Y’a une incidence dans la région mais très faible moins 30cas positifs (cas communautaires) depuis le début de COVID jusqu’à nos jours.
Dans la commune d’Aguelhoc l’incidence est de 0% ; Depuis le début de COVID jusqu’aujourd’hui, on a enregistré qu’un seul cas suspect. Il s’agissait d’un orpailleur traditionnel venant du Niger qui travaillait dans un site d’orpaillage de la commune d’Aguelhoc et qui a été testé négatif.
Q.2: Quelle est la perception générale de la population concernant les vaccinations contre le COVID ? C. Comment décririez-vous la santé publique dans la ville d’Aguelhoc et dans les villages voisin?
R2: la population est consentante par rapport à la vaccination de COVID. Dans la région c’est juste le mois de janvier que la vaccination anti COVID a commencé dans la ville de Kidal pour la première fois depuis le début de COVID. Le vaccin utilisé est le JONCKSON-JONCKSON et cette vaccination est uniquement au niveau régional pour le moment.
Apparemment y’avait une réticence par rapport à la vaccination vers le début de la campagne en mi 2021 par les autorités politico-militaires de la région de Kidal.
La commune d’Aguelhoc à tendance à être délaisser depuis le début des évènements du 02 Avril 2021 (Attaque terroriste du camp des UN qui a fait plus de 50morts au côté terroristes et moins de 5 morts au côté Minusma selon les sources locales). Les populations vivent en inquiétude car des menaces terroristes contre le camp Onusien plane toujours. Les habitants du village cherchent perpétuellement un refuge dans les périphéries ou même vers les régions voisines. Donc la question de la santé est prioritaire pour nous les agents mais pour les populations c’est la recherche de la quiétude. La ville est presque abandonnée et les populations sont campées dans les petits villages voisins ou chaque famille cherchent à faire de maison de fortune en entendant d’autres solutions alternatives. La promiscuité s’accroitre et les pneumopathies communautaires montent en échelle surtout en cette période de fraicheur (2patients sur 3 sont atteints de pneumopathies communautaires) ; la sècheresse menace et le pâturage dans la commune est nulle.
Q3: Quelle est la répartition des hôpitaux/cliniques dans la ville d’Aguelhoc ? E. La population a-t-elle le droit d’accéder aux soins de santé?
La commune dispose un seul centre de santé fonctionnel (Un Médecin, Deux infirmiers, Une infirmière Obstétricienne, deux aides-soignants); Nous produisons des soins de santé primaires essentiels à savoir : Consultation curatives et préventives, la vaccination, la consultation prénatale et accouchement, la nutrition, et les activités promotionnelles de la santé. La population a belle et bien accès aux soins sauf quelques-unes qui ont peur encore de fréquenter la ville à cause de la menace terroriste sur le camp Onusien situé à moins de 2 km de la ville ou les tirs d’obus contre le camp onusien est fréquent et qui entrain de traumatisés les populations.
Q4: L’accès aux soins de santé est-il sûr ? Si non, pour quelles raisons?
R4: L’accès aux soins est vraiment sûr, car les personnels sont toujours présents, la dotation en médicament de base est mensuelle et seulement la peur au ventre qui persiste pour y rester longtemps en ville à cause de cette menace terroriste d’une part et d’autre part l’abandon de la ville au profit des petits villages environnants.
Q5: Au sein des cliniques, connaissez-vous le nombre de médecins spécialistes? Faut-il se déplacer dans d’autres villes en cas de pathologies particulières?
R5: Pas de Médecin spécialiste dans toute la région sauf un seul chirurgien CICR qui opère dans le centre de santé de référence de Kidal. Toutes les références se font sur Kidal et en cas de nécessité les malades seront référés aussi sur la région de Gao qui abrite presque toutes les spécialistes. La commune d’Aguelhoc est à 155km de Kidal, et la région de Kidal est à 390km de la région de Gao.
Q6: Par rapport à l’hôpital d’Aguelhoc : Est-ce facile actuellement?
R6: Présentement le centre de santé de la commune d’Aguelhoc traverse une période très timide en terme de fréquentation car les patients ne fréquentent plus comme avant (30patients /jour contre 15 actuellement). Mais l’approvisionnement en médicaments continue ainsi que les primes des personnels par nos principaux partenaires du Centre qui sont « Médecin Sans Frontière Espagne (MSF-E), et Première Urgence Internationale (PUI).
Q7: Des cours de remise à niveau sont-ils nécessaires pour les médecins exerçant à l’hôpital ? Si oui, serait-il utile qu’ils viennent de l’étranger ? I. Par rapport aux ONG internationales et aux Organisations Internationales, quel est leur sensibilisation à Aguelhoc?
R7: La formation professionnelle est très nécessaire pour les personnels, on n’a pas d’agents spécialistes stables pour toute la région à part le chirurgien CICR qui est basé à Kidal. Ailleurs aucun spécialiste présent dans la région. La mise à niveau ou formation spécialisée peut bien se faire au Mali pour certaines filières mais par contre sont plus souhaitable à l’étranger pour d’autres filières.
Aucun ONG partenaire n’a effectué une visite au centre depuis juin 2021 où les tirs d’obus contre le camp des UN étaient très fréquents avec les mines sur les routes qui ont sérieusement démotivés tous les partenaires à fréquenter la commune surtout la ville d’Aguelhoc jusqu’à nos jours.
Mais par ailleurs la dotation en médicaments essentiels ainsi que les primes des personnels n’ont jamais été interrompus. Des campagnes d’aides aux populations déplacées concernant l’approvisionnement en eau par la construction des nouveaux forages ont été remarquablement réalisées par CICR et MSF-E dans certains sites des déplacés qui sont estimés à 8 sites.
Q8: Les ONG locales coopèrent-elles avec les ONG internationales ? Quelles sont les ONG locales (Malien) le plus actif à Aguelhoc?
R8: On n’a pas d’ONG locale fonctionnelle dans le sens d’aider le centre de santé ou faire une action humanitaire, par contre on a le Médecin Sans Frontière Espagne (MSF-E), qui prend le centre en charge ainsi que la Première Urgence Internationale (PUI) » qui appui les relais communautaires pour leurs activités de sensibilisation sur l’utilisation des services de santé ainsi que le dépistage et orientation des cas de malnutrition dans les périphéries de la commune
