Interview 1:
Âge | 26 ans |
Sexe | Masculin |
Ethnie | Touareg |
Religion | Islam |
Profession | Sans emploi |
Zone de résidence | Kidal |
1. Comment pensez-vous que le Mali bénéficiera de sa relation avec la Russie ? Comment pensez-vous que le Mali pourrait être désavantagé par cette relation ?
Historiquement, le Mali a toujours certes entretenu des bonnes relations de coopération avec la Russie depuis des lustres. Comme par exemple dans le domaine de l’enseignement supérieur, la plupart de mes oncles ont fait leurs études supérieures en Russie. Mais aussi dans le domaine militaire comme la formation des officiers maliens depuis très longtemps par la fédération de la Russie ainsi que les achats des équipements militaires. Cette coopération avec la Russie est avantageuse pour le Mali, mais à contrario, celle que notre pays envisage ces derniers temps qui consiste à sous traiter sa sécurité qui est sa mission régalienne à une milice russe est inacceptable et contre productive. Je crois pas que le Mali en tire un profit mais c’est le contraire qui se produira à mon avis parce que cette coopération est décriée par les groupes armés, la communauté internationale avec à sa tête la France et ses alliés qui ont des milliers des hommes au Mali et au Sahel pour maintenir la sécurité et lutter contre les extrémistes religieux. Le désavantage le plus probant c’est celui de considérer le Mali comme un Etat ingrat, infréquentable aux yeux de ses partenaires séculaires comme la France, les USA et leurs alliés qui ont clairement affiché leur opposition à une telle intervention.
2. Comment pensez-vous que les partenaires et alliés traditionnels du Mali en matière de sécurité ont échoué récemment ?
Les partenaires en matière de sécurité ont échoué certes sur des plans précis mais aussi ont réussi sur d’autres. C’est-à-dire que la lutte contre le terrorisme une lutte qui se gagne difficilement. Prenons par exemple l’Afghanistan cela fait 3 décennies que les USA et leurs alliés ont engagé le combat contre les talibans, et n’eurent jamais réussi à les éradiqués, c’est le contraire qui s’était produit tout récemment avec la débâcle de l’armée américaine, en laissant aujourd’hui le pays afghan sous le contrôle total des talibans. C’est pour dire que les partenaires de l’État malien en matière de sécurité, il faut le reconnaître ont fait ce qu’ils pouvaient être leurs missions, en 2012, la force française serval a détruit les groupes armés terroristes en les délogeant de leurs bases du nord et a réinstallé progressivement l’armée malienne, mais cette dernière n’ayant jamais eu la capacité et le courage de se défendre face à l’ennemi, prend la poudre d’escampette à chaque fois qu’elle se fait attaquée. Ensuite la France et ses alliés ont créé le G5 Sahel pour ainsi mutualiser les efforts des 5 pays en matière de sécurité, cela aussi fut un échec. En conclusion, nous pouvons dire que ce ne sont probablement pas les partenaires internationaux en matière de sécurité qui ont échoué mais plutôt l’Etat malien lui-même qui a failli et ce par diverses raisons, comme la corruption, le clientélisme, les coups d’État sempiternellement orchestrés pour ne citer que ceux-ci.
3. Quelle partie de l’économie souffre le plus ? Ou qui nécessite le plus d’attention ?
Étant un résident du nord du Mali, notre économie a été toujours été fragile et avec l’avènement de la crise de 2012, elle s’est effondrée. Nous vivons généralement des activités de l’élevage, et ce domaine aujourd’hui est affecté par plusieurs facteurs endogènes comme exogènes. L’insécurité empêche aux éleveurs de circuler librement au rythme des saisons et de pâturage ce qui était autrefois faisable. Aujourd’hui, les terres sont tracées et nul ne peut aller sur une autre terre sans en avoir au préalable obtenu l’aval de ses occupants. Cette situation est inédite dans notre milieu, avant les nomades n’ont point besoin d’une autorisation pour aller à la recherche de la pitance de leurs animaux.
Dans la globalité, je pense que le secteur de l’élevage qui est l’activité principale au nord à côté de celle du commerce qui a le plus souffert et souffre de la situation née de 2012.
Interview 2
Âge | 60 ans |
Sexe | Masculin |
Ethnie | Sonhrey |
Religion | Islam |
Profession | Enseignant à la retraite |
Zone de résidence | Timbuktu |
- Comment pensez-vous que le Mali bénéficiera de sa relation avec la Russie ? Comment pensez-vous que le Mali pourrait être désavantagé par cette relation ?
Je pense que la Russie peut aider aujourd’hui le Mali à se redresser après qu’il ait eu le genou tordu par la faute de la France. La Russie peut bouter hors de notre pays la horde des islamistes et terroristes financés et entraînés par les impérialistes français. C’est pourquoi la France ne dort plus sur ses deux oreilles depuis l’annonce d’une future intervention de la Russie au Mali. Ce que les vendus des français appellent un désavantage, c’est-à-dire le retrait de la France et ses alliés, moi je considère ça comme un avantage, car ce sera la fin de la colonisation française au Mali. Donc il n’y a que du bonheur dans cette future coopération russo-malienne que je salue et j’encourage. Vive la Russie, vive le Mali. Abat la France et ses complices.
2. Comment pensez-vous que les partenaires et alliés traditionnels du Mali en matière de sécurité ont échoué récemment ?
Les partenaires et traditionnels du Mali en matière ont échoué sur tous les plans. Quand la France était intervenue en 2012, c’est seulement les 3 régions du nord du pays qui sont touchées et occupées, aujourd’hui c’est 80 % du territoire qui échappe à l’autorité de l’État. Je vous laisse juger si cela n’est-il pas un échec cuisant
3. Quelle partie de l’économie souffre le plus ? Ou qui nécessite le plus d’attention ?
Toute notre économie souffre, mais celle liée à l’agriculture est la plus affectée, car les champs sont incendiés, les agriculteurs chassés, des groupes armés terroristes obligent des taxes et rançons. Les gens ont la peur au ventre tout le temps. Donc s’il y a eu lieu d’agir, ce serait d’abord mettre les agriculteurs en sécurité, ainsi que leurs champs qui permettent de nourrir des millions de maliens mais aussi des pays voisins quand les récoltes sont bonnes.