Depuis quelques semaines, une tôlée sur les réseaux sociaux circule sur des probables accords entre le gouvernement du Mali et la société de sécurité privée russe Wagner.
Dès l’annonce de cette rumeur, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), l’un des grands groupes armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger a affiché dans un communiqué sa ferme opposition à cette décision maladroite et hasardeuse. La CMA dit tenir responsable l’État sur les conséquences d’une telle aventure de recourir aux services d’une milice étrangère pour assurer sa sécurité. La coordination va plus en dénonçant les multiples violations des droits de l’homme de Wagner et s’inquiète du sort des populations du Nord qui ont déjà payé le plus lourd tribut dans cette guerre fratricide qui dure depuis neuf ans.
Cependant, la CMA ne compte pas rester laxiste. Elle se concerte, et se prépare d’après des sources bien introduites pour parer à toute éventualité. C’est dans cette même optique que la plupart des congrès prévus en ce mois d’octobre furent reportés probablement pour des raisons d’organisation et de stratégie.
La milice russe Wagner viendra-t-elle achevée d’une mort certaine un processus de paix déjà aux agonies depuis années ?
La sulfureuse milice Wagner n’est pas la bienvenue aux yeux de la France qui déploie des milliers de soldats au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane. Elle s’est opposée farouchement à tout accord avec cette milice et menace de se retirer illico presto quand Wagner sera déployée au Mali. La Ministre des armées françaises Florence Parlydit que la France ne cohabitera pas avec des milices. Le président Emmanuel Macron aaussi dénoncé cette mascarade orchestrée dit-il « par un gouvernement illégitime ». L’union européenne adoube également la position de la France sur cet épineux dossier. Si ces pays quittent le Mali parce que le gouvernement s’est entêté à recourir aux services de Wagner, ce sera alors donné un coup d’arrêt au processus de paix engagé depuis 6 ansindique un responsable onusien. Cette communauté internationale est garante de l’accord, et sans elle, il sera caduque. Ce précieux accord peine à être mis en œuvre depuis sa signature en mai 2015 jusqu’à aujourd’hui. Si les groupes armés signataires notamment la CMA et la communauté internationale décident de quitter le processus de paix, alors le pays va sombrer dans un chaos inédit s’inquiète un expert en sécurité. Ce processus de paix chèrement acquis aura le même sort que les précédents accords de 1992 et de 2006 qui ont été jetés aux oubliettes poursuit-il. Des nouvelles d’une mobilisation et d’une réorganisation militaire des forces de la CMA et ses alliés nous parviennent. À ce stade, le Mali n’a certainement pas besoin d’une escalade de violence nous confie un responsable politique malien proche du pouvoir. Le pays est déjà au bord du précipice, le conduire sur cette lancée de va-t-en-guerre ne fera que le bousculer dans un abyme aux profondeurs insondables.