Le mercredi 20 décembre, jour des élections présidentielle, législatives nationales, provinciales et municipales en République démocratique du Congo, les journalistes de la ville de Goma au Nord Kivu étaient aux premières loges pour couvrir ces scrutins. Retour sur cette journée électorale dans le chef lieu du Nord-Kivu.
Dès les premières lueurs du jour, tandis que les 32 sites de vote de la ville de Goma, avec leurs 113 centres de vote et 610 bureaux de vote, devaient ouvrir à 6 heures et fermer à 17 heures, conformément à la loi électorale en vigueur en RDC, des journalistes se sont rendus sur place pour couvrir cet événement historique et civique pour les congolais.
« Nous sommes au site de l’Institut Zaner. Il est 6h07′, les kits ne sont pas encore installés, même les listes d’affichage », a annoncé Jonas Badhera, journaliste et caméraman, déployé sur le terrain pour couvrir les élections.
Tout au long de la journée du 20 décembre, les autres journalistes disséminés à travers la ville de Goma ont fait des alertes pour informer à temps réel sur le déroulement des élections.
Ce n’est que plus tard, après un retard dû au déploiement tardif des kits électoraux dans la nuit précédente, que certains bureaux de vote ont pu commencer les opérations de vote. Toutefois, des pannes des machines appelées « Dispositif électronique de vote, DEV » ont été constatées dans certains centres de la circonscription de Goma. Par ailleurs, certains électeurs ne figuraient pas sur les listes affichées devant certains bureaux de vote.
Déjà, toutes ces informations ont été pris en compte dans une édition du journal radiodiffusé sur Pôle Fm et relayée sur plus de 12 radios locales entre 12h et 13h le même mercredi.
Et, les après-midi une autre édition du journal dont les informations ont été récoltées et traitées par ces journalistes de Goma, a été diffusée. D’autres éléments ont été diffusés sur les ondes de la radio Okapi, station de Goma, appartenant à la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).
Alors que de fausses informations circulaient sur les réseaux sociaux, ces journalistes ont constitué une armée numérique pour diffuser des informations véridiques en temps réel. Ils ont utilisé toutes les plateformes, des médias traditionnels aux nouveaux médias.
Certains journalistes sont allés à la rencontre du Secrétaire exécutif provincial intérimaire de la CENI pour en savoir plus sur le déroulement des opérations de vote dans la province du Nord-Kivu, en dehors des zones écartées à cause de la situation sécuritaire précaire liée à l’activisme des rebelles du M23.
Matthieu Ruchogoza a expliqué que même dans les endroits les plus reculés, les opérations de vote se déroulent dans de bonnes conditions. Cette information a contribué à stopper la propagation des fausses informations.
« Jusqu’à présent, tout se passe très bien. Les bureaux sont ouverts dans toute la province… Dans les endroits les plus enclavés comme Oninga dans le Walikale, comme Kainama et même à Kamango, partout, on vote », a déclaré Matthieu Ruchogoza.
Des dérapages ont toutefois été signalés, comme la destruction de la porte du Complexe scolaire La Concorde dans la commune de Goma par des électeurs cherchant à accéder aux centres de vote, ainsi que l’obligation pour la population de forcer l’entrée de l’Institut Ndahura dans le quartier Mabanga-Sud de la commune de Karisimbi pour accéder à la cour de l’école.
En fin de journée, les journalistes ont de nouveau été sollicités pour l’édition spéciale du journal des élections, diffusée et relayée sur toutes les radios de Goma, entre 18h et 20h, heure locale.
Le point marquant de ce journal était que de nombreux centres de vote n’avaient pas fermé à 17h comme prévu. Ainsi, les 404 319 électeurs attendus n’avaient pas pu voter en raison de certaines difficultés logistiques, telles que des pannes de machines à voter et des électeurs qui n’ont pas retrouvé leurs noms sur les listes affichées.
Du coup, la CENI était dans l’obligation de proroger le vote de 24 heures à tous les niveaux le jeudi 21 décembre, une mesure qui suivie sur toute l’étendue du territoire national.
La Centrale électorale s’était dit consciente du retard enregistré dans le déploiement de certains matériels et équipements électoraux, qui a occasionné l’ouverture tardive de certains Bureaux de vote et du dépouillement (BVD).
Le journal dénommé « Spéciales élections 2023 » s’inscrit dans le cadre du projet d’accès à l’information de qualité à travers un espace d’interaction avec les gouvernants au Nord-Kivu. Projet financé par la Direction de développement et de coopération Suisse, DDC, et mise en œuvre par l’Union nationale de la presse du Congo, section du Nord-Kivu.