Les chefs des Etats de la CEDEAO qui s’étaient réunis dimanche dans une session extraordinaire à Abuja, la capitale du Nigéria, ont pris plusieurs sanctions contre le Niger à la suite du coup de force perpétré contre le Président Mohamed Bazoum.
– Fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Niger ;
– Institution de la zone d’exclusion aérienne de la CEDEAO sur tous les vols commerciaux à destination et en provenance du Niger;
– Suspension de toutes transactions commerciales et financières entre États membres de la CEDEAO et le Niger ;
– Gel de toutes les transactions de services, y compris les services publics ;
– Gel des avoirs de la République du Niger dans les Banques Centrales de la CEDEAO ;
– Gel des avoirs de l’Etat du Niger et des Entreprises d’Etat et entreprises parapubliques dans les banques commerciales ;
– Suspension du Niger de toute aide financière et transaction avec toutes les institutions financières, notamment la BIDC et la BOAD ;
– Interdiction de voyager et gel des avoirs pour les responsables militaires impliqués dans la tentative de coup d’État. Il en va de même pour les membres de leur famille et les civils qui acceptent de participer à toute institution ou gouvernement mis en place par ces responsables militaires ;
– Appel à l’UEMOA et à toutes les autres instances régionales à mettre en œuvre la présente décision.
En même temps, les chefs des Etats ont donné un ultimatum d’une semaine aux militaires qui ont effectué un putsch au Niger le 27 juillet dernier, les invitant à restaurer l’ordre constitutionnel et remettre en liberté le président Mohamed Bazoum «cretenu en otage ».
Le communiqué final précise que si l’ultimatum donné n’est pas respecté, une intervention sera menée et le recours à une force armée n’est pas exclu.
Déjà, dans son discours d’ouverture du Sommet extraordinaire, Bola Tinubu, le Chef de l’Etat du Nigéria qui assure aussi la présidence tournante de la CEDEAO, avait lancé un appel à « une intervention urgente et forte ».
Pour lui, il faut une action déterminée pour protéger la vie du président du Niger, Mohamed Bazoum, actuellement retenu en otage par ceux qui jusque-là étaient sa garde présidentielle.
Auparavant, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) avait, dans un communiqué rendu public samedi, mis en garde la Cedeao contre toute initiative d’une intervention militaire au Niger.
Le CNSP estimait que l’objectif de ce sommet extraordinaire à Abuja était « la validation d’un plan d’agression contre le Niger à travers une intervention militaire imminente à Niamey en collaboration avec des pays africains non membres de l’organisation et certains pays occidentaux ».
Le communiqué du CNSP lu par le Colonel-Major Amadou Abdourahamane rappelle, une fois encore, à « la CEDEAO ou à tout autre aventurier, notre ferme détermination à défendre notre patrie ».